There's Something About Mary : Double gras
Cinéma

There’s Something About Mary : Double gras

Si le rire avait quoi que ce soit à voir avec le bon goût et l’intelligence, les frères Peter et Bobby Farrelly (Dumb and Dumber et Kingpin) seraient au chômage depuis longtemps. Il serait donc inutile (et même un peu malhonnête) de reprocher à ces apôtres du mauvais goût et de la vulgarité de vouloir persister dans le style d’humour qu’ils ont toujours privilégié: celui d’un rire gras, grossier et épais, qui ne cherche visiblement pas à plaire aux admirateurs de Tati ou de Pierre Etaix.

Passé cette mise en garde, il convient de souligner que There’s Something About Mary (qui contient plus que sa part de gags douteux, vulgaires et carrément choquants) marque une légère (une très légère…) évolution dans la filmographie des cinéastes les plus salaces depuis John Waters. Décrit par ses auteurs comme un croisement entre When Harry Met Sally et Blazing Saddles (une comparaison moins absurde qu’elle n’en a l’air), There’s Something About Mary a au moins le mérite d’avoir une idée de départ sympathique et plutôt marrante, à savoir: raconter les malheurs d’un pauvre type (Ben Stiller), berné par un détective privé minable (Matt Dillon) qu’il avait engagé pour retrouver une amie d’enfance (Cameron Diaz, irrésistible), ayant marqué son adolescence et qui hante encore sa vie, même si elle porte la poisse à tous les hommes.

Partant de ce prétexte qui en vaut bien d’autres, les frères Farrelly signent une comédie crasse mais parfois tonique, qui donne un grand coup de pied aux clichés des comédies romantiques; une farce où deux troubadours insipides viennent régulièrement récapituler en musique les malheurs du personnages principal; où notre héros coince ses bijoux de famille dans sa braguette le soir où il sort enfin avec la femme de ses rêves; et où deux amants qui se promènent sur le bord de la plage sont sûrs de recevoir des hameçons en pleine gueule.
Vous me direz que ça ne vole pas haut, et vous aurez bien raison. Mais les frères Farrelly frappent si bas et si souvent qu’ils finissent par atteindre la cible de temps en temps. Sans doute pas assez pour séduire ceux qui détestent leur genre d’humour, mais suffisamment pour amuser ceux qui n’y sont pas complètement allergiques. Bref, le genre de comédie débile et peu recommandable, qui vous arrache quand même deux ou trois fous rires inavouables.

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