BASEketball
Cinéma

BASEketball

On annonce cette comédie juvénile en pointant deux valeurs sûres de la culture grasse américaine: le réalisateur des Airplane! et autres Naked Gun, David Zucker, et le tandem de concepteurs de South Park, Trey Parker et Matt Stone. L’efficacité sans subtilité du premier sert-elle bien l’irrévérence des seconds? La réponse est «noui». Bien qu’on se dise qu’on aurait pu aller plus loin dans l’absurde, on se doit d’admettre que les gags à répétition finissent par déclencher de bons gros éclats de rire. Mais qu’on se le tienne pour dit, l’humour vole bas, rarement en haut de la ceinture. Même la petite morale de service est risible.

Sur quoi donc s’est-on penché pour dépecer un pan de culture américaine? Sur le merveilleux monde du sport! Devant la perte des idéaux qui frappe de plein fouet l’industrie sportive américaine professionnelle, deux amis, Joe Cooper et Doug Reimer (Parker et Stone), inventent un nouveau jeu, qui combine des règlements du baseball, du basketball et qui permet, voire qui oblige, qu’on crache des insultes pour déstabiliser l’adversaire. Le «baseketball» se développe donc dans la banlieue américaine, pour le plaisir du jeu. Avant de finir dans les stades et de sombrer, ou presque, n’eût été la droiture de nos deux héros, dans le gigantisme financier qui contamine le sport professionnel.
L’humour a beau être vulgaire, on y détecte toujours les traces d’une critique sociale. Mais ce n’est pas tellement ce qu’on retient. La mitraille de pets, de rots, de grimaces et de blagues salaces frappe davantage dans le mille. Pour peu qu’on s’intéresse aux sports professionnels, on s’amuse ferme, mais, malgré quelques scènes presque dignes de la série-culte d’animation télévisée, il faudra repasser si on s’attend à un South Park en chair et en os.