Comme des rois : Coupez!
Premier long métrage de François Velle, Comme des rois est une comédie bourrée de bonnes intentions, une gentille fable pleine de prétention. Immigrants polonais vivant chichement à Paris, Edek et Roman (Stéphane Freiss et Mariusz Pujszo) se retrouvent littéralement au centre d’un petit festival de cinéma, à Reims. On les prend pour un réalisateur islandais et son agent, et ils jouent le jeu. Au point que «leur» film gagnera le Grand Prix, que Roman fera des affaires d’or avec les Japonais, et qu’Edek tombera amoureux d’Elizabeth Adams (Marushka Detmers), une star du cinéma qui s’est mise au vert, et qui retrouve chez le faux cinéaste islandais une fraîcheur et un enthousiasme qu’elle croyait disparus du merveilleux monde du showbiz. A force d’être ceux qu’on veut qu’ils soient, les deux frères berneront festivaliers, membres du jury, journalistes, etc. Mais jusqu’où iront-ils dans leur imposture, alors que le vrai cinéaste islandais débarque à Reims? Question insondable…
Basé sur la plus éprouvée des recettes du comique, le quiproquo, Comme des rois veut mêler la légèreté caustique des comédies des pays de l’Est (genre Mon cher petit village) à la naïveté pleine de sagesse du Mister Chance du film d’Hal Hashby. Mais c’est cousu de fil blanc, ça craque aux entournures, et on voit les coutures.
Avec son intrigue incroyablement prévisible, Comme des rois souffre, dès le départ, d’un manque de crédibilité. En effet, comment croire à ces deux frères polonais qui, même seuls dans une chambre d’hôtel, parlent français entre eux? Freiss et Pujszo jouent correctement l’auguste et le clown blanc; Thierry Lhermitte fait le rigolo en producteur plus véreux que nature; et la belle Marushka gaspille sa présence à essayer de donner un peu de grâce à ce film qui veut faire rire et réfléchir, et ne parvient à faire ni l’un ni l’autre.
Dès le 7 août
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