Petits Désordres amoureux : Cruise control
Cinéma

Petits Désordres amoureux : Cruise control

Attablé à la terrasse d’un café parisien, un jeune écrivain (Vincent Elbaz) raconte à une inconnue captivée (Sarah Grappin) l’histoire d’un ami dragueur (Bruno Putzulu), auquel il avait jadis lancé un étrange défi: celui d’essayer de séduire une femme irrésistible (Smadi Wolfman) et de passer une nuit avec elle, tout en s’abstenant de lui faire l’amour. Un pari que notre séducteur n’eut pas trop de mal à gagner, car il cachait un secret que personne n’aurait pu deviner…
Lequel?

C’est précisément ce qu’essaie de cerner Petits Désordres amoureux, le premier long métrage d’Olivier Péray, au fil d’une structure ludique, faite de narration et de retours en arrière, de mises en abime et de scènes imaginaires. C’est cependant la seule originalité de ce film sympathique mais plutôt mièvre, coécrit avec Éric Assous (La Femme défendue et Les Randonneurs), qui emprunte à la fois à La Discrète, à L’homme qui aimait les femmes et au Nouveau Désordre amoureux. Divertissement plaisant mais mince sur le désir, l’imagination et la redéfinition des rôles sexuels, cette comédie évoque tous les clichés du genre (flirts aux terrasses des bistrots, promenades dans les Jardins du Luxembourg… ) en un style – lorgnant tantôt vers Rohmer, tantôt vers Buñuel – qui voudrait allier légèreté et substance, humour et émotion.

Malheureusement, Péray n’a pas encore le doigté, la finesse et la subtilité nécessaires pour explorer pleinement tout le potentiel de son sujet, et il en tire un film souvent agréable et drôle, mais jamais aussi profond et troublant qu’il le voudrait; un film dont le scénario habile, mais un peu trop lisse, n’est jamais bouleversé par la moindre surprise, et dont la réalisation compétente, mais beaucoup trop sage, se contente d’illustrer l’histoire sans parvenir à nous communiquer les émotions des personnages.
Solidement écrit, interprété et mis en images, Petits Désordres amoureux n’est jamais moins qu’une comédie de mours intelligente et soignée; le problème, c’est qu’elle est rarement plus, tout en aspirant à être bien davantage et en nous laissant, quelque peu déçu, avec une drôle d’impression: celle d’une comédie plaisante sur le désir et l’imagination, qui manque singulièrement d’audace et de passion.

Dès le 7 août
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