Blade : Les quatre sang coups
La musique techno joue à plein tube et les raveurs entassés dans ce qui était jadis un abattoir s1éclatent correctement. Un homme s1y trouve presque par hasard, entraîné par une mystérieuse femme. La musique s1arrête un court moment et repart de plus belle tandis que les gicleurs inondent les fêtards de sang bien rouge. Quelques hectolitres plus tard, l1homme comprend qu1il n1est là que pour servir d1amuse-gueule à ce qui s1avère être une assemblée de vampires. Dans sa fuite, il tombe aux pieds d1un homme tout de cuir vêtu dont la présence sème la panique. Dans quelques instants, les vampires seront pourfendus par cet être mystérieux dénommé Blade.
Créé par Marvel Comics en 1972 en faisant sa première apparition dans Tomb of Dracula, Blade faisait partie d1un groupe de chasseurs de vampires et était pour ainsi dire un personnage assez marginal (j1aimais bien les couteaux dissimulés un peu partout dans son paletot). Mais comme le dernier personnage adapté à l1écran par la même écurie se dénommait Howard the Duck (un flop monumental), on ne se surprend de rien. Moitié humain, moitié vampire, Blade (Wesley Snipes) est un mercenaire dont la mission est de débarrasser le genre humain de l1ordre de vampires qui contrôle en catimini la moitié du monde, et de venger la mort de sa mère mordue alors qu1il était sur le point de naître. Dans le lot, il y a Deacon Frost (Stephen Dorf), un vampire qui voudrait transformer la Terre en un immense garde-manger pour vampire, tout en régnant sur le buffet. Pour arriver à ses fins, il doit littéralement saigner à blanc l1ami Blade.
L1atmosphère tient à la fois du film noir et de la science-fiction (Aliens), avec des relents d1histoire à la Charles Bronson (Death Wish) et du cinéma afro-américain des seventies (blaxploitation). Wesley Snipes joue ici une variante de Shaft: il ne faut pas lui marcher sur les pieds, ni aller contre sa volonté. Ne manque que les greluches en mini-jupe. Les effets spéciaux fort réussis de même que les mouvements de caméra habiles font de ce film une petite réussite. Mais la véritable attraction, c1est l1action, à savoir les combats de sabres, les corps à corps qui n1ont rien à envier aux piliers du cinéma de Hong-Kong. Flamboyant et monolithique, Snipes nous donne à voir un super-héros adulte qui s1adonne à la bastonnade avec la même aisance qu1il respire ou qu1il conduit sa super-bagnole. Quelque part entre Blade Runner et The Crow, Blade peut se promener la tête haute. Quant à Snipes (qui agissait aussi à titre de producteur), il peut préparer la suite.
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