Why Do Fools Fall in Love : Air connu
Cinéma

Why Do Fools Fall in Love : Air connu

Si vous sifflotez souvent un air des Platters, et si Little Richard vous donne envie de bouger, Why Do Fools Fall in Love est pour vous. Par contre, si vous êtes un maniaque d’American Graffiti ou un amateur de grands crus cinématographiques, vous resterez sur votre faim. Voilà du petit rock’n’roll pépère, une coche au-dessus de That Thing You Do, de Tom Hanks.

Ayant apprécié le succès financier de Selena, Warner Bros a demandé au même réalisateur, Gregory Nava (surtout réalisateur d’El Norte), de tenter sa chance une seconde fois avec la musique. On lui donne donc le scénario de la vie de Frankie Lymon, chanteur-vedette des Teenagers, qui connut, à l’âge de 13 ans, un énorme succès en écrivant et en interprétant Why Do Fools Fall in Love, reprise en 1981 par Diana Ross. Et là commence l’histoire du film. Qui dit reprise d’un succès, dit rentrées d’argent, donc retombées financières pour les héritiers.

Lymon (Larenz Tate) est mort jeune d’une overdose, mais il aurait eu le temps d’épouser trois femmes: Zola Taylor (Halle Berry), la belle chanteuse glamour des Platters, qui voit les débuts dorés du héros; Elizabeth Waters (Vivica A.Fox), une jeune maman sans le sou qui se débrouille pour passer à travers les années drogues dures de son mari; et enfin, Emira Eagle (Lela Rochon), une gentille institutrice du Sud qui veut une famille, et qui ne sait pas que son mari a été, un jour, l’idole des jeunes.

Nous passons donc deux heures dans une salle où se déroule un procès. Qui est la vraie madame Lymon? Celle qui repartira avec le gros lot? Pour étoffer cette fascinante question, on remonte dans le temps. Le parcours classique du petit Noir de Harlem qui chante du gospel, qui fait un tube, qui est propulsé par un promoteur véreux (Paul Mazursky), puis qui tombe dans l’oubli. A la première épouse qui plonge dans le flash-back, on se dit que le temps va être long… Les années 50, puis 60 et enfin 70 défilent avec costumes et musique appropriés. Les trois madames Lymon s’en tirent bien, entre comédie et mélo, vieillissant tant bien que mal, et représentant chacune une facette de la vie du héros. Malheureusement, si Larenz Tate est assez bondissant et charismatique sur scène, il laisse fortement à désirer dans les quarts d’heure romantiques.

Sans ton précis ni finesse de direction, l’intérêt n’y est pas. Faire de Frankie Lymon le héros d’une histoire est prétexte à retomber dans la période chérie des nostalgiques professionnels, et à faire vendre une bande sonore. Et puisqu’on ne peut pas répéter Grease à l’infini, le procès de ces trois «survivantes du passé» se veut la seule originalité de ce film. Il y en a bien une autre, mais celle-là n’a rien à voir avec le talent du réalisateur: la folie de «l’architecte du rock’n’roll», Sa Majesté Little Richard. Ayant connu le vrai Frankie, il assoit sa précieuse personne dans le box des témoins, et fait un show, toujours plein de cris, de gloussements et de transe «gospélienne». Au milieu de cette machine hollywoodienne à saveur de soda qu’est Why Do Fools Fall in Love, il est le vrai témoin de l’histoire, et le seul rescapé du film. Son apparition ne colle pas du tout, mais elle réveille un peu.

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