Cinéma

Heure limite : Juré cliché

Vous est-il déjà arrivé de regarder un film et d’avoir l’impression qu’il appartient à une autre époque? C’est l’impression que m’a laissée Heure limite, qui a les allures d’un véhicule construit pour Eddie Murphy et Jackie Chan en 1984, juste avant Beverly Hills Cop 2. Sauf que les premières tentatives de Chan en Amérique n’ont porté fruit qu’au milieu de cette décennie et que Murphy fait aujourd’hui dans la comédie familiale. Tout ça pour dire qu’Heure limite, malgré quelques bons moments, semble curieusement rétrograde. Et je ne parle pas de la formule éprouvée et de ces nombreux clichés…

Il faut dire que ce film met en vedette le très énervant Chris Tucker (Le Cinquième Élément), qui se contente, peut-être contre son gré, de reprendre tics et vieilles blagues de Murphy, panache en moins. L’histoire se lit comme suit: un policier bavard et frondeur se voit forcé de faire équipe avec un confrère chinois (Chan) pour délivrer la fillette de l’ambassadeur chinois séquestrée par des ravisseurs. Aboulez les clichés et les stéréotypes, la sagesse orientale de «fortune cookies», les blagues éculées (deux sur Michael Jackson ne portant même pas sur sa pédophilie latente ou sur sa tronche de mutant!) dont quelques-unes frôlant le racisme. Quant aux mécanismes, on les connaît: deux hommes vont devoir mettre leurs différents de côté, apprendre à s’apprécier et unir leur force pour compléter la périlleuse mission dans le respect et l’hilarité.

Remarquez que l’idée de base, même réchauffée, a fait ses preuves et qu’Heure limite, grâce à Chan, aurait pu apporter quelques éléments rafraîchissants. Le champion planétaire de la castagne s’en tire toutefois indemne, grâce à sa bouille sympathique, son côté casse-cou et sa maîtrise des combats chorégraphiés. Disons que ce n’est pas assez pour vous encourager à aller voir ce film en salle. Dire qu’ils parlent déjà d’une suite…

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