Slums of Beverly Hills : Étoiles filantes
Cinéma

Slums of Beverly Hills : Étoiles filantes

Des films sur l’adolescence, on en a de pleins tonneaux. Ceux qui ont le ton juste sont rares. Devenu adulte, on a peu de mémoire des soubresauts passés, mais il semble que Tamara Jenkins, réalisatrice de Slums of Beverly Hills, s’en souvienne bien, son personnage principal, narratrice de cette petite histoire, sortant tout droit des années 70. L’idée est semi-autobiographique: Vivian (Natasha Lyonne) vit avec son père (Alan Arkin) et ses deux frères à Beverly Hills. Pas dans le riche glamour des maisons dorées, mais dans des deux-pièces meublés qui affichent The Castelet sur la façade. Pour ne pas payer le loyer, le père au chomage déménage souvent en pleine nuit, tout en restant dans les limites de la ville, pour la scolarité des enfants. Débarque la grande cousine qui abuse de la dope et des hommes (Marisa Tomei), ce qui chamboulera l’ordre des choses, et fera vieillir la petite Vivian.

L’idée est amusante et le film, sans prétention. Tamara Jenkins décrit de façon intimiste l’intérieur d’une famille juive sans le sou, avec des personnages typés (moins criards cependant que dans La vérité si je mens). On sourit, on pouffe (le frère imitant Brando, en slip et chaussettes, est parfait, et Vivian lâchant son fou dans une danse lascive avec vibromasseur puissance max est étonnante). Si le film rebondit sur quelques scènes comiques, il sort de l’esprit assez facilement. Slums of Beverly Hills est petit et mignon, un vrai film personnel réalisé pour une projection familiale. Mais on peut aller le voir aussi.

La galerie de portraits ne manque pas de piquant et de justesse dans sa description. Marisa Tomei est en grande forme (à se demander si sa vulgarité n’est pas une seconde peau); le père est charmant, presque émouvant; le copain (Kevin Corrigan), un vendeur de pot qui pense avec sa queue, et le frère (David Krumholtz), un verbomoteur qui s’imagine être un homme, font excellente figure. Sans qu’il n’y ait rien de bien nouveau dans ce film, il vaut le détour pour la qualité du jeu des acteurs, et pour l’éclairage inusité qu’il porte sur une enfance vécue à l’ombre de la ville des stars.