Une nuit au Roxbury : Les frères brosse
Cinéma

Une nuit au Roxbury : Les frères brosse

Au commencement, c’était un sketch de l’émission Saturday Night Live mettant en vedette deux frères désespérés et désespérants, écumant les boîtes de nuit. De façon récurrente, on assistait au cérémonial de ces libidineuses bêtes de club hochant la tête sur l’air de What is Love de Haddaway. C’était un bon flash, mais l’idée n’aurait pas dû faire son chemin jusqu’au grand écran. Comme la grande majorité des films inspirés de personnages développés par SNL, mis à part le premier film des frères Blues et Wayne’s World. Des exemples? Qui se souvient de It’s Pat, de Stuart Saves His Family ou de l’inepte Coneheads?

Les frères Doug (Chris Kattan) et Steve (Will Ferrel) Butabi ne sont pas sans rappeler ceux créés vingt ans plus tôt par Dan Aykroyd et Steve Martin pour la même émission. Nos amis y interprétaient deux frangins tchécoslovaques obnubilés par la culture disco et le beau sexe. La filiation est tellement évidente que, lors de la première émission de la nouvelle saison de SNL, les vénérables comiques ont fait une apparition dans le sketch des frères Butabi. Depuis deux ans, leurs péripéties sont devenues tellement ennuyantes qu’on leur ajoute souvent un cousin. Ainsi, au cours des dernières années, on a pu voir Jim Carrey, Tom Hanks, Alec Baldwin et Sylvester Stallone se joindre au dynamique tandem de la cruise.

Ça pose problème pour le film car il n’y subsiste aucun élément de surprise. Ai-je déjà dit que transformer un numéro de cinq minutes en film d’une heure trente était une très mauvaise idée? Pour y arriver, on doit humaniser des personnages parce qu’ils ne sont drôles qu’en surface et aussi parce qu’ils ressemblent à tant de types qui tournent autour de la piste de danse de notre grand Palace billard provincial. Les héros sont des perdants, mais on peut rire d’eux et avec eux (sourire, à tout le moins…), sauf qu’on ne peut s’empêcher d’être gêné pour le légendaire producteur Lorne Michaels qui a manifestement perdu son flair, de même que pour les autres comédiens de l’émission évoluant dans le sillage de Kattan et Ferrel.