Festivaliers, gardez la forme et les yeux ouverts. Pour une quatrième fois, revient le Festival Cinemania, festival de films français sous-titrés en anglais; pour la plus grande joie des cinéphiles de tous poils, et surtout pour ceux qui ne peuvent saisir d’emblée toutes les subtilités actuelles de la langue dite de Molière… Fière du succès remporté l’année dernière, Maidy Teitelbaum, fondatrice du Festival et directrice générale, se permet deux ajouts de taille: le Festival passe maintenant de six à dix jours. Une durée plus longue demandée par les festivaliers qui peuvent, cette année, choisir entre deux projections publiques de chaque film présenté en primeur. On y remettra également un prix du public, d’une valeur de 5000 $, qui couronnera la primeur ayant reçu la meilleure cote d’amour du public.
On va donc voir une bonne sélection de films de l’Hexagone tout neufs, dont beaucoup sont sortis, cet été, sur les écrans français. En ouverture, Paparazzi, d’Alain Berberian (réalisateur de La Cité de la peur, inédit au Québec, et des émissions Les Nuls, à Canal Plus), une comédie acide où Patrick Timsit, pris en flagrant délit d’adultère dans un magazine à potins, devient paparazzi à son tour sous la coupe de Vincent Lindon. On verra aussi L’École de la chair, de Benoît Jacquot (Le Septième Ciel), une adaptation très libre d’un roman de Mishima, dans lequel Isabelle Huppert rayonne dans le rôle d’une femme libre qui s’amourache d’un beau gosse paumé (Vincent Martinez), et encore Vincent Lindon, cette fois-ci en fille ratée. Le réalisateur James Huth viendra accompagner la sortie montréalaise de son premier et drôle de film, Serial Lover, sorte de parodie de romans noirs. Michèle Laroque, en beauté rousse et vernie des années 40, n’a pas tellement de chance avec ses amants, qu’elle zigouille par mégarde sous l’oil sévère d’un flic, ténébreux Albert Dupontel.
En première, suivront Dieu seul me voit (Versailles Chantier), second volet du triptyque des gares versaillaises de Bruno Podalydès, toujours avec son frérot (Denis) dans le rôle d’un autre joyeux lunatique. C’est la tangente que je préfère, de Charlotte Silvera, avec Julie Delarme, Agnès Soral et Christophe Malavoy; Disparus, un premier long métrage de Gilles Bourdos, avec Grégoire Colin (excellent dans La Vie rêvée des anges), Anouk Grinberg et Xavier Beauvois; Je suis vivante et je vous aime, de Roger Kahane, avec Jérôme Deschamps, Dorian Lambert et Agnès Soral. On verra aussi La Nuit du destin, d’Abdelkrim Bahloul, avec Boris Terral et Philippe Volter; Terminale, de Francis Girod; Une minute de silence, premier film de Florent Emilio Siri; et Un frère, de Sylvie Verheyde, avec des enfants de parents connus, Emma de Caunes et Nils Tavernier. Les plus attentifs se souviendront que De Caunes a reçu, pour ce film, le César du meilleur espoir féminin.
Pour accompagner la sortie de ses onze primeurs, des succès confirmés viennent faire mousser le Festival. On pourra donc voir ou revoir en salle une jolie moisson: Marius et Jeannette, La Vie de Jésus, Post-coïtum animal triste, Rien ne va plus, Portraits chinois, Soleil, Artémisia, et Un 32 août sur Terre, de Denis Villeneuve, seul film québécois de la programmation.
Du 5 au 15 novembre
A l’auditorium Maxwell-Cummings
du Musée des beaux-arts