Cinéma

L’Autre Pacte du silence : Les cris restent

Au beau milieu de ce film, j’ai pensé qu’il ressemblait fort à ceux dont Scream et Scream 2 se moquaient. Ce qui est normal puisque le scénariste Kevin Williamson, après avoir écrit Le Pacte du silence, a décidé fort judicieusement de ne pas s’impliquer dans la suite, cet Autre Pacte du silence. On se demandait si son absence allait avoir quelque incidence. Depuis vendredi dernier, date de sortie dudit film, on sait que oui.

Exit, donc, la satire, l’ironie et le second degré, nous voilà revenus au niveau d’Halloween II. Julie (la sémillante Jennifer Love Hewitt), qui est toujours traumatisée par les événements survenus l’année précédente, tente de se refaire une vie sur un nouveau campus et dans une autre ville. Elle est très nerveuse et toujours prompte à hurler à mort, ce qui ne l’a pas empêchée de se faire de nouveaux amis: sa coloc Karla (la chanteuse Brandy), Tyrell (chum de Karla) et Will, un collègue de classe qui semble avoir le béguin pour elle. Un beau jour, un coup de fil vient rompre la monotonie du beau petit groupe: Karla gagne une fin de semaine pour quatre dans une petite île des Bahamas. C’est dans ce cadre enchanteur devenu menaçant, gracieuseté d’une tempête tropicale, que le tueur au crochet va refaire surface pour assouvir sa soif de vengeance et d’hémoglobine.

Inutile de dire que les personnages, contrairement à ceux du premier film, n’ont pas un pouce de profondeur, ce qui, dans ce genre de film, est inutile puisqu’ils doivent à peu près tous passer à l’abattoir. C’est ce qui fait, d’une façon subversive avouons-le, l’intérêt de ce genre de film. Intérêt qui opère chez le public ciblé: c’est-à-dire les adolescents trop vieux pour visiter les maisons hantées façon Expo-Québec, désirant rigoler un bon coup avec leur première date. En échange de frissons cheaps, les spectateurs ne s’encombrent pas des dialogues débiles et du caractère prévisible de chacune des scènes. Pour ma part, j’aurais préféré un peu d’humour et je regrette l’insouciance débile des premières ouvres du genre. On dirait une pub de Gap qui aurait mal tourné.

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