On reconnaît à Marguerite Duras une place majeure dans la littérature mondiale, pourtant son ouvre cinématographique reste encore, sinon méconnue, du moins vue comme un succédané de son écriture. La Cinémathèque québécoise présente donc neuf films consacrés à l’univers de Duras. Qu’il s’agisse de ses réalisations: Nathalie Granger, avec Jeanne Moreau et Lucia Bose; India Song, avec Delphine Seyrig et Mathieu Carrière; Le Camion, avec Depardieu; Le Navire Night, avec Bulle Ogier et Dominique Sanda. De ses scénarios: Les Rideaux blancs, court métrage de 1965, réalisé par Franju; Hiroshima mon amour, de Resnais; Une aussi longue absence, de Colpi. Ou de films adaptés de ses romans: Barrage contre le Pacifique, de René Clément, avec Silvana Mangano et Anthony Perkins; Moderato Cantabile, de Peter Brook, avec Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo.
Il manque à cette «rétrospective», qui ressemble plutôt à un coup de chapeau, La Musica, Détruite, dit-elle, Jaune le soleil, La Femme du Gange, Baxter, Véra Baxter, Son nom de Venise dans Calcutta désert, L’Homme atlantique, Dialogue de Rome, et Les Enfants, pour mesurer le parcours cinématographique de cette vraie cinéaste qui, en dehors de l’adulation ou de l’aversion qu’elle suscite encore, effectua un vrai travail de recherche sur le cinéma. Et parvint parfois, malgré quelques égarements, à montrer l’invisible, tout comme elle sut si bien dire l’indicible dans ses livres. Du 8 au 13 décembre, à la Cinémathèque. Voir calendrier Cinéma répertoire.
La Bague
Étrange moyen métrage muet que La Bague, de Tamàs Wormser, dans lequel Gilles Pelletier incarne un roi vieillissant qui tombe sous le charme de quiconque porte une bague magique. Ambiance assumée de «surréalisme magique», jeu expressionniste, décors faussement carton-pâte, et ton de fable: on est intrigué sans jamais être convaincu ou séduit. Dommage. Le 9 décembre, à la Cinémathèque. Voir calendrier Cinéma répertoire.