Cinéma

Orgazmo : Orgasmotron II

Il ne manquait plus que lui. Le capitaine Orgazmo, superhéros du sexe. Trey Parker, créateur du décapant dessin animé South Park, est le réalisateur et l’acteur principal d’Orgazmo, un pastiche de film de cul, une vaste rigolade pour adolescents attardés. Un jeune mormon, Joe (Trey Parker) entreprend d’évangéliser Hollywood, et se retrouve star de la porno, dans le but de payer son mariage au temple avec la douce Lisa (Robyn Lynne Raab). Ce Batman du sexe est affublé d’un Robin (Dian Bachar), étudiant au MIT, et génial inventeur de «l’orgazmorator», une machine à donner des orgasmes. Ensemble, ils vont combattre le crime devant et derrière la caméra. Faut le faire…

Le scénario est aussi simpliste qu’un épisode de Spiderman, et la facture rappelle le délirant Batman télévisuel. Ce film distille avec lourdeur quelques perles d’un humour de potache: les coups de savates, les prises de karaté et les bagarres éclatent avec des bruits de sac de papier; des stars de la porno ont le pet comme arme secrète, détruisent des maisons avec un «cockrocket», se font doubler par un «stunt-cock», et se font sauter dessus par un être féminin appelé T-Rex, doublure humaine de Jabba the Hut. Les vieilles parlent comme des charretiers, les filles jouent avec leurs seins en silicone, un Asiatique se prend pour un rappeur noir en faisant des sushis, et Jésus apparaît sur la pelouse… La liste des personnages délirants est longue, et le film peut alimenter à loisir les soirées Tupperware d’un adepte de psychotronisme.

Tout cela peut sembler bien vulgaire à l’esprit fin, qui balancera d’un air dégoûté cet immondice dans la poubelle «matière molle pour Howard Stern». Mais, qu’y faire: on se marre! Quand on entre dans les cordes d’un vrai pastiche, tout est permis. C’est très facile de supporter les pires imbécillités et les outrages les plus graves quand on se met l’esprit au neutre. Orgazmo est plutôt bien fait, un montage dynamique assemble les scènes de lit et les bagarres de kung-fu, les paroles de l’Évangile et les «fuck off!» avec entrain. Cet amalgame décapant remplit sans trop lasser les quelque 90 minutes de visionnement. Le plus drôle est d’imaginer l’ambiance de tournage avec une équipe pliée en quatre, aussi allumée que des évadés de Wayne’s World sur le Prozac. Mais l’esprit corrosif de ces drôles angoisse la censure américaine. Imaginez: un labrador qui se promène avec un godemiché dodelinant sur la tête: on ne peut pas montrer ça n’importe où.

Dès le 4 décembre
Au Cinéma du Parc