Avec la présentation de cinq films sous-titrés en anglais (sauf Le Retour du cuirassé, de 1996), la Cinémathèque rend hommage à Guennadi Poloka, surnommé «l’enfant terrible» du cinéma soviétique. Intervention (1967) fut interdit pendant vingt ans; The Republic of Shkid (1966) met en scène des enfants abandonnés qui fondent une république; One of Us (1970) est une histoire d’espionnage, deux mois avant que les Allemands n’envahissent l’Union soviétique; et, dans If Karotin Ever Existed? (1989), des agents du KGB enquêtent sur une fuite militaire. Le cinéaste sera présent à trois des projections. Du 10 au 13 décembre, à la Cinémathèque québécoise. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Parallèle
Excellente initiative: le Parallèle et Viva Maria! proposent une trentaine de films de 28 cinéastes montréalais – du court au long métrage, et de 1962 à 1998 – qui ont en commun une démarche d’auteur et une certaine indépendance d’esprit. Parmi ces films qu’on voit trop rarement sur les écrans, soulignons 24 Heures ou plus, de Gilles Groulx; Montreal Main, de Frank Vitale; et Rouli-roulant, de Claude Jutra.
Les documentaires sont nombreux et variés. Parmi ceux-ci: Trop c’est assez, de Richard Brouillette (documentaire juste sur Gilles Groulx); Les Printemps incertains, de Sylvain L’Espérance (documentaire impressionniste sur Saint-Henri); The Street, de Daniel Cross (documentaire bouleversant sur les sans-abri); Rosaire et la Petite Nation, de Benoît Pilon, et Les Eaux mortes, de Brigitte Nadeau (deux documentaires drôles et touchants sur la vie rurale); Le Beau Jacques, de Stéphane Thibault (court métrage hilarant sur deux femmes qui idolâtrent Jacques Villeneuve).
Côté fiction, on pourra (re)voir, entre autres, Les Fleurs magiques, de Jean-Marc Vallée; Les Sauf-conduits, de Manon Briand; et REW/FFWD, de Denis Villeneuve. Au Parallèle, du 11 au 17 décembre. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Doyle
Y a-t-il un lien entre l’amour et la table? La question n’est pas nouvelle, et a toujours préoccupé les artistes, du marquis de Sade à Marco Ferreri, en passant par Casanova. En curieuse, Helen Doyle explore à son tour le sujet avec Petites Histoires à se mettre en bouche, un court essai d’une heure sur le plus sensuel de nos orifices.
La cinéaste s’inspire entre autres des propos d’un boulanger et d’un meunier, mais aussi de ceux d’un sexologue qui affirme que «quand on est à l’aise avec la nappe, on est à l’aise avec les draps»! Les babines, la langue, les liquides qui s’échappent d’entre des lèvres mouillées qui se touchent, mais aussi les corps entiers qui s’enroulent dans la pâte filo sont montrés en gros plan pour appuyer son propos. Par moments grivois, ce film sympathique s’adresse aussi bien à l’intellect qu’aux autres sens, et sans faire preuve de grande originalité, aborde le sujet avec humour et finesse. Du 15 au 20 décembre, à la Cinémathèque québécoise. Voir calendrier Cinéma répertoire. (Robert Beauchemin)