Cinéma

Les Enseignants : L’invasion des profs amateurs

L’association entre le scénariste Kevin Williamson (Scream 1 et 2) et le réalisateur Robert Rodriguez (Il Mariachi, From Dusk Till Dawn) apparaissait lourde de promesses, trop lourde.

Si on se fie au résultat, on peut se demander quelle est leur part de talent réel. Williamson semble avoir besoin de Wes Craven et Rodriguez de Tarentino. Rodriguez a montré du flair pour les effets choc et les acrobaties, mais rien de plus, alors que Williamson, célébré pour avoir réanimé la dépouille du cinéma d’horreur avec une injection d’humour, n’est pas parvenu à répéter l’exploit avec le projet qui nous occupe.

Vrai que Les Enseignants était destiné à être au film de science-fiction ce que Scream était au film d’horreur, à savoir une amusante déconstruction des règles du genre en forme de satire attendrie. Mais le dynamique duo n’est pas parvenu à atteindre ce noble objectif. Ce film relève davantage du combiné. Passez à la moulinette L’Invasion des profanateurs, The Thing et The Breakfast Club, et vous obtiendrez cette purée rebaptisée Les Enseignants.

Voici donc que le personnel enseignant d’un petit collège de l’Ohio est sous influence extraterrestre et qu’il contaminera bientôt la quasi-totalité du contingent estudiantin. Heureusement qu’il y a Emilio Estevez et Molly Ringwald; pardon, je me trompe de film… Heureusement qu’il y a Stan, l’athlète incompris, Marybeth, l’innocente petite nouvelle, Zeke, le rebelle au cour d’or, Stockley, le vilain petit canard, et Casey, le nerd de service. C’est grâce à leur vigilance que les habitants de la Terre seront sauvés de l’annihilation. Dans une scène piquée à The Thing, ces jeunes testent leur humanité; dans une suite d’autres, ils apprennent à se connaître et à se respecter comme dans The Breakfast Club. Tout ça pendant qu’ils sont pourchassés par les malveillantes créatures! Les images sont belles, les acteurs, des inconnus pour la plupart, s’en tirent aussi bien que ceux de Scream. Hélas, sans humour et véritables moments de frayeur, on se surprend à regretter un nanar comme The Blob. Meilleure chance la prochaine fois.

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