Les Territoires fantômes, d’Alain P. Jacques, est à la croisée de thèmes récurrents dans la production vidéo des dernières années: la famille, la vie rurale, l’intimité et l’autobiographie. Ici, il s’agit du réalisateur qui, quelques années après la naissance de son fils, invite son père à revenir sur les lieux de sa jeunesse et de son enfance. Avec ses territoires qui se chevauchent, qui se dérobent ou se révèlent, la famille est un lieu accidenté, incontournable et fuyant, qui ne vit que dans la mémoire partagée. A demi-mot, et avec la caméra comme prétexte et témoin, le père et le fils amorceront un timide dialogue.
Portrait pudique de trois générations, Les Territoires fantômes explore ce terrain mouvant, sans toutefois prendre position, Alain P. Jacques privilégiant le témoignage, avec son triple chapeau de vidéaste, de père et de fils. Les 26 et 27 janvier. A la Cinémathèque. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Locked Up Time
Dans sa série de films marquant les dix ans de la chute du mur de Berlin, le Goethe-Institut présente Locked Up Time, de Sibylle Schönemann, qui y raconte son retour en Allemagne de l’Est, quatre ans après avoir été arrêtée, emprisonnée, puis expulsée en RFA. La cinéaste (qui sera présente aux projections) fait enquête, et tente de comprendre les raisons sociales et les comportements individuels qui l’ont menée à subir une telle épreuve. Au Goethe-Institut, en allemand, avec sous-titres anglais. Les 21 et 22 janvier. Voir calendrier Cinéma répertoire.
L’Escorte
Sorti ici en 1996, L’Escorte, de Denis Langlois, pourrait bien devenir un des films québécois des dernières années les plus vus par les Français. Entamant sa troisième semaine parisienne, et projeté dans plusieurs villes de province, ce film sur l’irruption, dans la vie d’un couple d’hommes, d’un type qui se fait passer pour une «escorte» a déjà eu quatre mille spectateurs à Paris, et devrait faire autour de quinze mille entrées nationales. Pas mal quand on sait que nos films dépassent rarement mille entrées…