Les Pros du collège : Sur la touche
Necessary Roughness, Rudy, The Water Boy, Wild Cats… Les films de football, à l’exception du Ciel peut attendre de Warren Beatty, ont rarement pour cadre le milieu professionnel. Règle générale, ceux-ci se déroulent dans les collèges et les universités, voire en taule (Plein la gueule).
La raison en est bien simple; le milieu estudiantin a un potentiel dramatique beaucoup plus riche. La réussite académique, la victoire, l’espoir d’être repêché ou simplement d’échapper à une réalité débilitante représentent des ingrédients adéquats. Il faut dire aussi que, dans certaines parties de l’Amérique, le football ressemble à un culte, où les dévôts s’extasient devant ceux qu’ils croient investis de pouvoirs extraordinaires. Prenez le singulier phénomène que représente ce sport au collège de West Texas, où les joueurs vedettes, notamment le quart-arrière, sont placés au-dessus de toutes les lois qui régissent les mortels laissés sur la touche.
C’est dans ce contexte que se déroule l’histoire du film de Brian Robbins (Good Burger). Ce petit drame sportif met en vedette James Van Der Beek, vedette de la série Dawson Creek, dans le rôle de Jonathan Moxon, quart-arrière substitut des puissants Coyotes. Ce dernier, préférant lire des bouquins plutôt que d’apprendre ses jeux, réchauffe patiemment le banc en attendant la fin de la saison et les débuts de sa nouvelle vie universitaire. Le quart-arrière vedette subit une grave blessure qui mettra fin à sa carrière et à ses espoirs de recevoir une bourse de l’université de Floride qui l’avait repêché. Ceci place Moxon, un joueur inventif, sous les feux de la rampe et dans le champ de mire du révéré et très craint entraîneur Bud Kilmer (Jon Voight). Le film repose sur le changement de perception qu’ont les gens de Moxon, et sa façon de composer parfois maladroitement avec sa nouvelle célébrité.
C’est un film dynamique qui rate cependant de belles occasions d’approfondir certains conflits au profit de scènes appartenant à la tradition des nanars collégiens, comme celle du club de strip-tease et celle du bikini à la crème fouettée. Reste tout de même assez de bons moments (généralement provoqués par Jon Voight), sociologiques et esthétiques notamment, pour faire des Pros du collège un divertissement honnête.