Cette année, une pluie de remises de prix déferle sur le merveilleux monde du cinéma. Voici donc un survol des nominations des trois prochains galas, soit, dans l’ordre, les César, les Jutra, et les Oscars. Françaises, québécoises ou américaines, les nominations sont, comme d’habitude, dominées par un film, soit Place Vendôme (12), Le Violon rouge (11) et Shakespeare in Love (13).
Grosse fin de semaine, début mars, avec les César le samedi 6, et les Jutra, le dimanche 7. Place Vendôme, de Nicole Garcia, part gagnant, contre Ceux qui m’aiment prendront le train, Taxi, Le Dîner de cons et La Vie rêvée des anges; mais Deneuve devra battre Huppert, Élodie Bouchez, Marie Trintignant, et Sandrine Kiberlain. Pour les acteurs, c’est moins évident avec Berling, De Caunes, Darroussin, Greggory et Villeret en compétition; tandis qu’il est presque assuré que La Vie rêvée…, d’Érick Zonka remportera le César de la première ouvre, face à L’Arrière-pays, Dieu seul me voit, Le Gône du chaâba et Jeanne et le garçon formidable. Quant au film étranger, la course sera serrée en La Vita è bella, Central Station, Festen, Saving Private Ryan et Titanic.
Le lendemain, les huit Génies que Le Violon rouge a remportés la semaine dernière lui porteront-ils préjudice, face à 2 Secondes, Nô et Un 32 août sur Terre? En dépit de l’excellence du film de François Girard, on se demande ce que Monique Mercure et Colm Feore – excellents acteurs, mais qui ne font que passer dans ce film – font dans les catégories actrice et acteur de soutien. 2 Secondes, de Manon Briand (qui, pour l’occasion, ressort en salles), et Un 32 août sur Terre, de Denis Villeneuve, ont chacun sept nominations, tandis que Nô, et C’t’à ton tour, Laura Cadieux en ont six. Pour les prix d’interprétation, citons, en vrac: Sylvia Chang, Charlotte Laurier, Pascale Montpetit, Ginette Reno, Alexis Martin, Marc Messier, Marcel Sabourin, et Dino Tavarone. Nulle trace de Tony Nardi, pourtant magistral dans La Déroute, de Paul Tana. Et on ne parle même pas de l’absence d’un film comme Quiconque meurt, meurt à douleur, de Robert Morin…
Le 21 mars, Whoopi Goldberg devra être en forme pour que la 71e cérémonie des Oscars ne soit pas aussi soporifique que d’habitude. Ça dépendra aussi de qui l’emportera: la folie douce de Benigni (7 nominations) ou le patriotisme du soldat Ryan (11 nominations). Avec deux drames de guerre (Saving Private Ryan et The Thin Red Line), deux films en costumes d’époque (Shakespeare in Love et Elizabeth), et un outsider (Life Is Beautiful) en nomination pour le meilleur film, les Oscars 99 ne font pas dans la diversité. Avec les revenants Meryl Streep, Robert Duvall, Ed Harris, Kathy Bates, Emily Watson, Tom Hanks, Nick Nolte, Brenda Blethyn, Judi Dench, Lynn Redgrave et Billy Bob Thornton, les nouveaux visages seront rares. Deux bonnes surprises: Ian McKellen, dans Gods and Monsters, et le documentaire canadien Sunrise Over Tianamen Square. Deux oublis (parmi tant d’autres): Jim Carrey dans The Truman Show, et John Hurt dans Love and Death on Long Island. Par ailleurs, comment La vie est belle peut-il être en nomination pour le meilleur film ET pour le meilleur film étranger (aux côtés de Central Station, du Brésil, Children of Heaven, d’Iran, The Grandfather et Tango, d’Espagne)?