Analyse-moi ça : Étroit sur un sofa
Il est de ces comédies à concept dont la seule prémisse suffit à susciter l’intérêt. Celles du Show Truman, d’Austin Powers ou du Jour de la marmotte titillent l’imagination et provoquent l’attente.
Harold Ramis, à qui l’on doit incidemment Le Jour de la marmotte, une des meilleures comédies de la décennie, rapplique avec un autre concept riche en situations comiques. Le coup de force est de donner à Robert De Niro l’occasion de parodier tous les personnages de gangster qu’il a incarnés à l’écran, du Parrain II aux Affranchis en passant par le Al Capone des Incorruptibles et son rôle dans Casino.
Dans Analyse-moi ça, De Niro incarne Paul Vitti, l’un des plus puissants parrains new-yorkais en proie à des crises d’angoisse, accompagnées de crises de larmes et d’impuissance passagère. Le hasard lui fera rencontrer le Dr Ben Sobol (Billy Crystal), un psychiatre stagnant dans son cabinet privé. Vitti se prend d’affection pour Sobol et le met sur sa liste d’employés en exigeant une totale disponibilité, au grand dam du principal intéressé qui doit se marier incessamment.
Le jeu de De Niro caricature à peine les personnages de mafieux qu’il a incarnés. Il joue presque sobrement, tout en suscitant le rire grâce à son sens de la répartie, mais aussi parce que la situation que vit son personnage est complètement absurde: un parrain qui a des élans de conscience et qui, dans un monde macho et brutal, ne doit montrer aucune faiblesse. L’association entre ce dernier et Billy Crystal est plus qu’heureuse. Crystal est efficace parce qu’il ne sacrifie jamais l’intégrité de son personnage pour susciter les rires faciles.
Ce n’est pas un film génial à proprement parler, mais il contient assez de situations comiques, de répliques savoureuses et de morceaux de bravoure pour se hisser au-dessus de la moyenne des films du genre. Et comment résister à un De Niro refusant de participer à une fusillade parce qu’il revit le traumatisme à la base de son malaise? Mieux, le réalisateur a su concocter un scénario qui suffit à nourrir l’efficacité drolatique de l’ensemble sans avoir eu besoin de recourir aux effets outranciers.
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