EDtv : Petit écran
Pour ceux et celles qui ne seraient pas au courant: EDtv, de Ron Howard, est l’adaptation américaine de Louis 19: roi des ondes, de Michel Poulette. Pour ceux et celles que cela inquiète: il n’y a pas de quoi, c’est exactement la même chose. En plus riche. On a remplacé Martin Drainville par Matthew McConaughey, Dominique Michel par Sally Kirkland et Patricia Tuslane par Ellen DeGeneres. Pour faire bonne mesure, on a aussi ajouté Elizabeth Hurley en pin up au collagène, Jenna Elfman en petite amie paniquée, Woody Harrelson en frère idiot, Martin Landau en beau-père paralytique, et Dennis Hopper en père déserteur.
On parle toujours d’un gentil garcon pas très futé qui se voit propulsé star de la télé dans un reality show qui fait état de sa vie, 24h sur 24. Ron Howard sait diriger, parfois avec talent, de grosses machines hollywoodiennes (Far and Away, Apollo 13 et Cocoon). Ed qui se gratte les bijoux de famille, et disserte sur la coupe de ses ongles d’orteils, Martin Landau, sur une voiturette électrique, qui est très préoccupé par ses besoins…: ici, la comédie est d’une vulgarité crasse, et, pour ce qui est d’une quelconque réflexion sur l’influence du petit écran sur la réalité, ça n’arrive pas à la cheville de Truman Show ou même de Pleasantville. Gros budget, grosses vedettes et machines distributrices de Pepsi dans chaque plan: voilà ce qui importe. On peut être troublé par les réactions des spectateurs dans la salle de cinéma, identiques à celles des spectateurs du EDtv show: exclamations et apitoiements. Qu’à cela ne tienne, soyons fiers de nos exportations, il y a un peu de nous dans ce tas de fumier…
Voir calendrier
Cinéma exclusivités