10 choses que je déteste de toi : Attraper la peste
Cinéma

10 choses que je déteste de toi : Attraper la peste

Le cinéma visant spécifiquement le public adolescent n’a jamais été aussi effervescent. Les profits générés par des films comme She’s All That et Cruel Intentions ont suscité une sorte de ruée vers l’or, tant et si bien qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’un film du genre n’apparaisse sur les écrans.

La tendance actuelle ne consiste pas qu’à embaucher de nouveaux visages, mais également à transposer des classiques littéraires dans le milieu des jeunes d’aujourd’hui. Après avoir revisité l’Emma de Jane Austen (Clueless) et le Pygmalion de George Bernard Shaw (She’s All That), on s’est encore une fois tourné vers Shakespeare. 10 choses que je déteste de toi est une adaptation estudiantine de La Mégère apprivoisée du barde de Stratford. Oubliez la notion de théâtre filmé et la justesse classique qui avaient illuminé la version du tandem Richard Burton-Elisabeth Taylor parce qu’encore une fois, on retourne au collège.

Bianca (Larisa Oleynik), la fille la plus populaire de l’école, ne pourra sortir avec un garçon que lorsque que sa sour Kat (Julia Stiles) aura un petit copain elle aussi. Le problème, c’est que Kat se fout complètement de ces petites choses qui obsèdent l’adolescent moyen. Bianca et deux copains vont mettre un mystérieux ténébreux sur sa route en espérant que Cupidon frappe. La mégère sera-t-elle apprivoisée avant le bal des finissants? Que de suspense.

Étonnamment, le film se démarque du lot par ses références shakespeariennes, ses répliques lourdes de sous-entendus et un groupe de jeunes comédiens qui sait véritablement jouer. La performance de Stiles, empreinte de charme et de caractère, fait de réelles étincelles vis-à-vis sa contrepartie masculine jouée par Heath Lodger, sorte de jeune Val Kilmer. On regrettera toutefois que les joutes verbales concoctées par les scénaristes perdent de leur mordant au profit d’une esthétique de sitcom «vidéoclippée» beaucoup trop lourde.

10 choses que je déteste de toi est loin d’être un chef-d’ouvre, mais il est également loin d’être un navet. C’est peut-être l’exemple-type de ce que le genre peut espérer de mieux.

Voir calendrier Cinéma
À l’affiche