Jerry Ciccoritti : Boy Meets Girl
Nous sommes loin du cynisme du Boy Meets Girl de Léos Carax en 1984… Le dernier Boy Meets Girl est une incursion dans la fantaisie acidulée des comédies romantiques d’antan. Cette production canadienne, réalisée par Jerry Ciccoritti, est un hommage rose bonbon qui veut mélanger Roman Holiday, Breakfast at Tiffany’s et Le Cheik blanc de Fellini. Pas facile.
Dans une Petite Italie de fiction, celle de Toronto, par exemple, une Italienne fraîchement débarquée (Emily Hampshire) tombe amoureuse d’un auteur de romans-photos, Mike (Sean Austin), qu’elle croit l’auteur d’un mot doux en italien. Le vrai poète se nomme Il Magnifico (Joe Mantegna), don Juan qui prône l’amour, et passe son temps à l’écrire et à le faire à Mrs Jones (Kate Nelligan), vénus sur le retour.
La trame est celle de Cyrano; le style des vêtements, celui des Parapluies de Cherbourg; et le jeu du jeune héros, celui de Jack Lemmon à ses débuts: ce n’est plus un hommage, c’est de la copie. Que reste-t-il? Un petit look kitsch qui n’a plus rien de nouveau depuis Almodovar, et une romance à l’eau de Cologne qui ne peut émouvoir, faute de mise en scène. Les acteurs sympathiques se diluent dans chaque scène. Ce qui aurait pû être un moyen métrage dynamique, avec assez de clins d’oil pour tuer le temps, devient un long métrage poussif qui joue la nostalgie avec les mauvaises armes. Là où Moonstruck avait dépoussiéré les vieux ressorts de la comédie romantique, Boy Meets Girl reste coincé dans le passé. Difficile de trouver le ton juste, et le bon mot, aujourd’hui, pour faire avaler insouciance et passion d’un seul coup!
Dès le 30 avril
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