James Merendino : SLC Punk!
La meilleure chose que l’on puisse dire de SLC Punk! – septième long métrage de James Merendino, réalisateur d’à peine 31 ans – est qu’il annonce la réouverture du Cinéma du Parc. De fait, il n’y a malheureusement pas grand-chose de bon à dire de ce film paradoxal, conservateur et larmoyant, qui nous offre une chronique nostalgique des belles années du mouvement punk, à travers la rébellion, les doutes, et l’éventuel «retour dans le rang» de Stevo (Matthew Lillard) – un jeune punk prisonnier du monde religieux et rangé de Salt Lake City, qui ressemble, au début du film, au héros d’Orange mécanique, mais qui finit par se transformer en celui de Wall Street!
Entre une ouverture en forme de coup de gueule et une fin pleine de repentir, SLC Punk! a des airs de mélo bien-pensant des années 50, revu à l’aune d’une mise en scène «inspirée» par Martin Scorsese (le film emprunte tellement aux Affranchis qu’il pourrait presque s’appeler PunkFellas!). La conclusion braillarde (sur l’air de «Papa avait raison: il vaut mieux dynamiter le système de l’intérieur» – est si incroyable que l’on se pince pour être sûr que l’on n’est pas en train de rêver. Restent de bons acteurs (Michael Goorjian, Annabeth Gish, Jennifer Lien), et une bande sonore pleine de succès de l’époque (Dead Kennedys, The Ramones, Blondie), qui attireront peut-être quelques spectateurs, mais ne suffiront probablement pas à leur faire aimer le film. Cette chronique mélodramatique, ordonnée et nostalgique d’un mouvement qui n’en avait rien à foutre du sentiment, de l’ordre ou du passé, est un de ces films paradoxaux qui risquent fort de déplaire au seul public qu’ils pourraient intéresser.
Au Cinéma du Parc
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