Festival de science-fiction : Nouveau genre
Cinéma

Festival de science-fiction : Nouveau genre

Est-ce l’approche de l’an 2000, l’arrivée d’une nouvelle Guerre des étoiles, ou encore le succès de Fantasia (qui a prouvé qu’il y avait de la place pour le cinéma de genre à Montréal)? Toujours est-il que Dimension SF – le nouveau Festival de films de science-fiction de Montréal – arrive au bon moment pour rendre justice à un genre presque complètement absent de la scène québécoise.

Les amateurs de science-fiction ne voudront donc pas rater ce Festival qui occupera, du 4 au 20 juin, l’écran du cinéma Impérial avec des productions qui incarnent toutes les tendances de ce cinéma: du chef-d’ouvre incontesté (Metropolis, de Fritz Lang) à la série Z (Dust of the Stars, un film kitsch est-allemand des années 70), en passant par quelques premières locales (comme Falling Fire, alias The Cusp, production modeste, mais sympathique, d’une boîte de Toronto).

De fait, cet événement (dirigé par François Beaudry-Losique et organisé par le Centre Cinéma Impérial et Prometheus Communications) présente tant de productions (une cinquantaine…) qu’il est impossible de les énumérer toutes. Passons donc outre aux classiques (War of the Worlds, Forbidden Planet, Close Encounters…) que l’amateur se fera un devoir de revoir ou de voir enfin sur grand écran, pour attirer l’attention sur quelques ouvres moins connues mais tout aussi intéressantes: entre autres, Colossus: The Forbin Project (1969), de Joseph Sargent, sur un super-ordinateur de défense nucléaire (à mi-chemin entre HAL 9000 et Dr. Strangelove) qui décide d’asservir l’homme pour assurer la survie de l’humanité; The Andromeda Strain (1970), de Robert Wise, un huis clos quasi documentaire sur un virus venu de l’espace, qui mérite le coup d’oil pour ses décors stupéfiants et une finale d’un suspense exceptionnel; Solaris (1971), d’Andrei Tarkovski, sorte de 2001 soviétique (dont James Cameron, incidemment, préparerait un remake…), sur une planète où les rêves – et les cauchemars – deviennent réalité; et surtout, THX 1138 4EB (1967), le court métrage rarissime de George Lucas à l’origine de son premier long métrage, une fable à la 1984, aussi sombre et pessimiste que Star Wars est puéril et convivial.

Au-delà des valeurs sûres (Alien et un hommage à James Cameron); des films à mi-chemin entre le fantastique et l’horreur (Them, Videodrome); et des plaisirs coupables (Logan’s Run, Night of the Lepus, avec des lapins géants!), deux événements originaux devraient retenir l’attention: d’abord, la présentation de Metropolis, qui sera accompagnée par l’échantillonnage musical et le didgeredoo (instrument australien) du groupe Wetfish, les D.J. Simahlak et P-Love, et les voix d’E.J. Brûlé et Sébastien Croteau; ensuite, la première nord-américaine de quatre épisodes de la méga-série The Secret Adventures of Jules Verne, tournés (à Montréal!) en haute définition et exceptionnellement projeté sur grand écran.

Ajoutez les premières de quelques productions destinées principalement au marché vidéo (comme Total Reality, Velocity Trap et Storm), et une poignée de courts métrages québécois défendant vaillamment notre participation au genre (Romance et Laser, Aspect rétif et Le Souffle d’Elian), et vous avez un événement qui possède d’excellentes chances de devenir un point de ralliement pour tous les amateurs québécois de science-fiction. Reste toutefois à voir si Dimension SF sera à la hauteur de son potentiel…

Du 4 au 20 juin
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