Après trois courts métrages urbains et modernes, Cinéma libre propose un autre programme plus introspectif, plus expérimental dans la forme, mais tout aussi intéressant. Fort différentes de facture, ces trois récentes productions québécoises ont en commun une utilisation éclairée de la narration, l’employant comme contrepoint, personnage principal ou méthode explicative.
En 52 minutes, Sky Bones, de Marielle Nitoslawska, propose un voyage sidérant dans l’univers de Domingo Cisneros, artiste autochtone contemporain, né au Nouveau-Mexique, et qui vit depuis 25 ans dans la forêt laurentienne. Avec ses ouvres entre l’installation et le land art, Cisneros a un discours puissant sur la création, la réalité, la mort, la nature et la spiritualité. Des structures majestueuses et minimalistes d’os d’animaux, plantées dans le désert ou en forêt; des horizons qui appellent au voyage intérieur; des lacs sombres et des ciels d’orage: les images de Sky Bones sont prenantes et riches en symboles. Seul bémol: aussi pertinent et juste que soit le discours de Cisneros (en anglais ou en espagnol: dommage qu’il n’y ait pas de sous-titres en français_), il encombre parfois la beauté simple du visuel, comme si la cinéaste n’avait pas eu suffisamment confiance en ses images.
Prix du meilleur court métrage de fiction aux derniers Rendez-vous du cinéma québécois, L’Invention d’un paysage, par contre, privilégie l’image. Serge Cardinal y dessine, à la manière d’un aquarelliste, le voyage d’un cinéaste en repérage, préoccupé par une rupture amoureuse possible. La narration, souvent décalée, est minime; c’est l’ambiance – sensuelle, suspendue, intimiste – et de remarquables cadrages qui font de ce film de 30 minutes une réussite modeste, mais réelle. Avec la narration d’un homme qui craint son médecin pour élément principal, et dans un registre totalement opposé, The Sickroom est inspiré d’une nouvelle de Kafka. Serge Marcotte triture l’image (solarisation, ombres chinoises, noir et blanc, surexposition, etc.) pour lui faire rendre l’âme, et fait preuve d’une véritable originalité de ton. Trois films qui, chacun à sa façon, scrutent le cinéma et la nature humaine, et qui sont en parfaite adéquation avec le mandat du «nouveau» Parallèle: présenter des films de recherche dans des conditions de projection optimales. À Ex-Centris. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Kino `00
Kino `OO, ce sont 27 vidéastes qui ont pour mandat de réaliser une bande par mois jusqu’en décembre 99, et de la présenter le 1er de chaque mois. Liberté totale de propos et de ton, sinon que tout retard entraîne l’obligation de réaliser la prochaine bande avec une contrainte: par exemple en langue étrangère ou avec un personnage connu. Les bandes vidéo de mai 99 seront présentées le 18 juin, à la Cinémathèque québécoise. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Vidéographe
Comme chaque année, Vidéographe propose une dizaine de stages techniques (du 21 juin au 8 août), afin d’offrir un apprentissage de base, et de favoriser les échanges entre vidéastes. Le premier stage sera consacré au multimédia, du 21 au 25 juin. Suivront des stages sur Photoshop, le montage sonore, la vidéo, la direction photo, la caméra numérique, etc. Conçus pour des groupes de trois personnes au maximum, ces stages coûtent entre 250 et 600 $, et les membres de Vidéographe, Prim et Main Film ont droit à 20 % de réduction. Information: 521-2116.