This Is My Father : Lemal du pays
C’est l’histoire de trois frères qui voulaient faire un film ensemble sur une histoire que leur mère irlandaise leur racontait; l’aventure d’un gars qui s’est pendu à cause d’un amour contrarié. Les trois frères sont: Paul Quinn, réalisateur pour la première fois; Declan Quinn, excellent directeur photo (Leaving Las Vegas, Vanya on 42nd Street); et Aidan Quinn, acteur doué. Le clan Quinn a cogité pendant dix ans l’histoire de This Is My Father et a accouché d’un beau mélo, romantique, qui malgré des faiblesses ne manque pas de séduction. James Caan, en professeur d’histoire à Chicago décide, après avoir découvert une photo de sa mère, jeune, en compagnie d’un homme, de partir en Irlande sur la trace de ce père inconnu. Il emmène son neveu (Jacob Tierney) dans le périple, lui aussi en crise d’identité. Ils tombent sur Colm Meaney, charmant en gai, et sur sa mère qui connaît le secret de la naissance de Caan.
Le flash-back nous entraîne dans un récit qui a parfois le souffle si émouvant de La fille de Ryan ou de Far From the Madding Crowd, des trucs qui chatouillent les estomacs d’adolescentes! Aidan Quinn, qui joue le jeune père, n’a jamais été si charmeur et donne une performance juste, forte, et à la pleine mesure de son talent. Il est poignant, ce jeune Irlandais rustre qui bascule devant l’amour. De sa génération, Quinn est un des seuls acteurs crédibles quand il se met dans la peau d’un amoureux! Moya Farrelly incarne le rôle de sa flamme, avec la fougue d’une Maureen O’Hara. Un film de famille donc, mais aussi un film de potes: Stephen Rea joue un curé satanique, John Cusack est un pilote de passage, et Brendan Gleeson, un flic balourd.
Les deux réalités, qui veulent dégager des similitudes de comportement chez les protagonistes et sous-entendre que le passé est toujours garant de l’avenir, ne sont pas égales en qualité. Les retours au temps actuel sont parfois malhabiles, voire ennuyeux, avec un James Caan oisif. Comme si les auteurs avaient concentré leur intérêt sur la vie d’un village dans les années 30, avec le poids écrasant de la religion, du commérage et des classes sociales. On a donc un film qui avance en traînant un peu de la patte. Au bout d’une heure, le mélo opère cependant et on embarque dans les amours contrariées de ces fougueux Irlandais, délaissant les personnages actuels mal développés. This Is My Father ne cache pas ses bons sentiments: c’est un hymne à la famille, aux racines qu’elle engendre, et une ode amoureuse à la mère patrie, verte Irlande, d’où viennent la plupart des artisans de ce film.
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