Rencontre dans la troisième dimension : Perspective d'avenir
Cinéma

Rencontre dans la troisième dimension : Perspective d’avenir

Malgré le charme irrésistible de ce bel après-midi de week-end, le cinéma affiche complet. Tranchant avec la chaleur et l’humidité extérieures, un vent d’effervescence court parmi les spectateurs: ils s’apprêtent à pénétrer dans la troisième dimension…

Alors que le fébrile professeur (Stuart Pankin) éprouve quelques difficultés techniques avec la présentation de sa toute nouvelle invention, MAX, son volubile robot volant, retrace pour nous l’histoire de la 3-D depuis l’ère des hiéroglyphes jusqu’à nos jours – avec des réalisations comme l’araignée géante du Terminator 2: 3-D de James Cameron et les créatures préhistoriques de Return to Dino Island -, en passant par la découverte de la perspective à l’époque de la Renaissance, l’invention du stéréoscope en 1838, la projection du premier film 3-D des frères Lumière en 1903 et le Hollywood années 50 où plus de 65 films 3-D sont produits entre 1952 et 1954. Il nous explique également comment fonctionne la mystérieuse technologie, sans toutefois entrer dans les détails. Après plusieurs essais infructueux, le professeur arrive enfin à matérialiser, à ses risques et périls, la pulpeuse Elvira, maîtresse des ténèbres…

Ben Stassen nous offre un film captivant et très fantaisiste, égayé de belles trouvailles, telles les présentations du titre et du générique. Il arrive véritablement à optimiser les possibilités de son média et fait montre d’une remarquable maîtrise technique. En fait, Rencontre dans la troisième dimension n’a de sens qu’en 3-D et projeté sur écran IMAX. L’esthétique, mélange de science-fiction et de gothique, apparaît saisissante. Bien qu’il ne serve souvent que de prétexte à la projection d’images spectaculaires, le jeu de Pankin s’avère rafraîchissant; ce genre de film nous avait habitués à quelque chose de plus artificiel. La partie documentaire, évidemment très conviviale, s’avère parfois superficielle, mais néanmoins intéressante; les nombreux documents d’archives fascinent. Rythme soutenu, traitement dynamique, il ne faut décidément pas avoir le vertige quand on entre dans la troisième dimension. Stassen se réapproprie astucieusement les effets classiques du genre: objets projetés vers le spectateur, simulation de montagnes russes, etc. Les interactions avec le public sont nombreuses et bienvenues; on se croirait parfois au centre d’un jeu vidéo ou au beau milieu d’un rêve. Sans compter qu’ici, 3-D est non seulement synonyme de profondeur, mais aussi d’immensité. Le laboratoire du professeur, entièrement réalisé par ordinateur, prend souvent les proportions d’une gigantesque cathédrale.

Nul ne s’y trompe!
Sur la piste des éléphants d’Afrique nous transporte pour sa part au cour du Kenya, non loin des sommets immaculés du Kilimandjaro. Old Bull, un vieil éléphant d’une soixantaine d’années, y raconte l’histoire de sa famille et résume, à travers elle, celle de ses semblables. En suivant les pachydermes à la trace, de la naissance de Little Bull au réveil de la nature, en passant par la période des amours et celle de la grande sécheresse, le film fait naître en nous un indéniable sentiment de proximité; on a presque l’impression de faire partie du clan. Il est intéressant de voir interagir les éléphants: déplacements, jeux, accolades, affrontements, accouplement, etc. Certaines scènes s’avèrent particulièrement touchantes, notamment celle où une mère tente de relever son éléphanteau mort et que toute la famille s’approche pour la réconforter ou celle où les éléphants découvrent les restes de l’un des leurs et passent un bon moment à les examiner minutieusement. D’ailleurs, l’incertitude quant au destin de la famille de Old Bull et, surtout, quant à la survie de ses membres les plus jeunes crée une véritable tension dramatique.

Sur la piste des éléphants d’Afrique n’est assurément pas un documentaire comme les autres. Jamais il n’y sera fait mention du fait que le terme éléphant vient du grec «elephas» qui signifie ivoire, qu’un mâle adulte mesure environ 10 mètres de haut et pèse aux alentours de 12 000 livres, que sa trompe contient 150 000 muscles, peut mesurer 6 pieds et peser 300 livres, que ses défenses atteignent parfois 10 pieds et pèsent jusqu’à 200 livres, qu’il ingère quelque 350 livres de végétaux et boit jusqu’à 50 gallons d’eau quotidiennement. Michael Caulfield nous propose plutôt de suivre les aventures des pachydermes au sein de leur environnement; l’ensemble s’intègre ainsi à une véritable trame dramatique. Le film s’avère intéressant, les images magnifiques, les informations adéquatement vulgarisées, mais l’aspect documentaire peu approfondi en laissera certains sur leur appétit. Le format IMAX représente le défi ultime du cinématographe; dans le cas présent, il permet notamment de confondre les pores de la peau de l’animal avec des cratères lunaires, mais est-ce vraiment nécessaire?

Voir calendrier Cinéma
Répertoire