Fantasia 99 : Beaux genres
Du film d’action au fantastique le plus débridé, du polar existentiel aux scènes sanguinolentes, des monstres futuristes aux explorations psychanalytiques, les 90 films qui composent la programmation de Fantasia 99 témoignent de l’éclectisme prédominant dans ce festival qui, d’année en année, parvient à susciter l’enthousiasme des amateurs de psychotronie autant que de ceux de cinoche, l’intérêt des amateurs de sensations fortes et celui des cinéphiles à la recherche d’un nouveau regard.
Le 4e Festival international du cinéma fantastique propose donc autant The Blair Witch Project, film indépendant américain, à mi-chemin entre L’Opéra de la terreur et C’est arrivé près de chez vous, que The Millionaires Express, comédie d’action hong-kongaise à grand déploiement, tournée en cinémascope. Si on retrouve les vedettes John Woo, Jackie Chan, Sylvia Chang, Leslie Cheung; et, dans la programmation internationale, Rod Steiger, Marisa Paredes, Kevin Bacon, Christopher Walken, Udo Kier, Julian Sands et Christophe Lambert, c’est vers le cinéma asiatique de genre qu’il faudra se tourner pour faire des découvertes. Comme dans tout festival qui se respecte, la programmation est foisonnante, et les choix à faire relèvent de l’aventure. À l’honneur, cette année, le cinéma d’horreur du Japon (avec Ring et Ring 2 ou la malédiction d’une vidéocassette possédée; Cure, choisi meilleur film de 97 par la critique japonaise; et Hypnosis, un film grand public sur la paranoïa et la peur de la perte de contrôle) et de la Corée du Sud (The Ring Virus, directement inspiré de Ring, succès phénoménal dans son pays d’origine). Plusieurs films d’animation seront présentés, certains pour les enfants (Goldorak, Ultraman, Inframan et Giant Robo), et d’autres pas du tout (Midori: The Girl in the Freakshow, X: the Movie).
Hormis la flopée de films d’action, de comédies d’aventures et d’épopées fantastiques, on pourra découvrir le cinéma d’exploitation japonais des années 70, avec, entre autres, Wife to Be Sacrified (1974), de Naomi Tani, ancienne vedette du cinéma érotique; School of the Holy Beast (1974), qui, à première vue, semble être un croisement entre The Devils et les films de la Hammer; Female Convict Scorpion – Jailhouse 41, un «film de prison de femmes» de 1972; et Joys of Torture (1968), qu’on nous annonce comme une variation de Sade et Bataille, «teintée de Japon médiéval»…
Plusieurs invités sont attendus: le réalisateur et producteur de Hong Kong Johnnie To (voir entrevue page 12); Annabel Chong, un genre d’Annie Sprinkle asiatique, qui, en 95, a couché avec 251 hommes d’affilée dans le cadre d’une «performance politique» (!); et Rudy Ray Moore, qui présentera Dolemite (un hilarant blaxploitation movie de 1975), et donnera un petit spectacle.
Parmi les courts métrages, soulignons The Psychotic Odyssey of Richard Chase, de Carey Burtt, ou l’enfance d’un tueur cannibale, illustrée par des poupées et un décor miniature; The Deep, de Klein, en 35 mm, avec Jango Edwards (!); Elevated, de Vincenzo Natali, le réalisateur canadien de Cube; et Carne, remarquable moyen métrage de Gaspar Noé, ébauche de Seul contre tous, long métrage aussi dérangeant que magistral, et qui devrait être présenté au Cinéma du Parc dans quelques semaines (rien à voir avec Fantasia…).
Rajoutez à tout ça Brother, film russe d’Alexei Balabanov; The Black Cat (1934), avec Boris Karloff et Bela Lugosi; et Out of Mind, moyen métrage de Raymond Saint-Jean, sur Lovecraft, et vous avez une manifestation éclectique et festive, où la quasi-totalité des films est présentée en anglais ou avec sous-titres anglais. Mais ça, c’est une autre histoire…
À l’Impérial et à Ex-Centris
Du 23 juillet au 15 août
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