Notes : Windhorse
Envahi par l’armée chinoise en 1950, le Tibet vit depuis une oppression politique et religieuse à peine voilée, avec près d’un million de morts en 50 ans, et des milliers d’exilés, dont le plus célèbre, le dalaï-lama, est devenu porte-parole mondial de la révolte et de l’espoir tibétains. Si Kundun et Seven Years in Tibet abordaient les années qui précédèrent l’invasion chinoise, Windhorse se passe de nos jours et raconte les destins croisés d’un frère et d’une sour, l’un (Jampa Kelsang) noyant dans l’alcool ses désillusions et sa lâcheté; l’autre (Dadon), poursuivant une carrière de chanteuse dans une industrie dominée par les Chinois. Leurs chemins vont recroiser celui de leur cousine (à l’instar de plusieurs acteurs du film, la comédienne a demandé de rester anonyme), avec qui ils ont été élevés, et qui, aujourd’hui religieuse, est arrêtée, emprisonnée et torturée pour avoir crié «Free Tibet!» dans la rue.
Premier long métrage de fiction en tibétain, Windhorse, de Paul Wagner (un documentariste américain), fut tourné clandestinement au Tibet et au Népal, avec d’excellents comédiens non professionnels, dont cette femme incroyable qui incarne la grand-mère, et qui, chaque jour, travaille dans un atelier de tapis! L’acharnement, l’ingéniosité et le courage de l’équipe sont admirables, mais ce qui l’est encore plus, c’est que Wagner a signé un film techniquement irréprochable, avec un scénario solide, des scènes bouleversantes, et un message d’espoir jamais cucul, une dignité et une poésie qui font de Windhorse une des bonnes surprises de l’été. Au Cinéma du Parc, jusqu’au 5 août. Voir calendrier Cinéma répertoire.
CinémaScope
C’est en 1953, avec le péplum hollywoodien The Robe, que le CinémaScope est lancé, d’abord pour séduire un public qui commence à se tourner sérieusement vers la télévision. Depuis, le procédé a été suffisamment populaire pour que la Cinémathèque présente 60 films tournés en Scope.
Le nanar français (Casino de Paris, d’André Hunebelle) et le film d’horreur (Les Frissons de la terreur, de Dario Argento) côtoient les classiques (Rebel Without a Cause, de Ray; Jules et Jim, de Truffaut; Lola Montès, d’Ophuls; L’Année Dernière à Marienbad, de Resnais), et les valeurs sûres (Coup de foudre, de Kurys; Barocco, de Téchiné; La Maudite Galette, d’Arcand; Le Juge et l’Assassin, de Tavernier; The Age of Innocence, de Scorsese). Des films plus rares, de Pologne, de Cuba, du Japon et d’URSS sont également au programme. Du 1er au 29 août, à la Cinémathèque québécoise. Voir calendrier Cinéma répertoire.