Cinéma

Festival des Films du Monde : Catégorie A

Les films de Lynch, Almodovar, Greenaway, Jarmush, Carax et Egoyan ne sont pas au «seul festival compétitif de catégorie A en Amérique du Nord»? Attendons le Festival du nouveau cinéma (et celui de Toronto), et savourons les films de Bélanger, Breillat, Depardieu, Rozema, Tornatore, Saura, Dumont, Tavernier, Chahine et Scola. Voici donc vingt films qui devraient tenir leurs promesses.

Romance
Scénariste pour Maurice Pialat (Police) et Christine Pascal (Zanzibar), Catherine Breillat n’a jamais fait dans la dentelle; et, après six films, elle reste méconnue de ce côté-ci de l’océan, Sale comme un ange, en 1990, étant son dernier film à avoir été distribué à Montréal. Ça risque de changer avec Romance…

Partageant son appartement et son lit avec un amoureux qui ne veut pas lui faire l’amour (Sagamore Stévenin), une jeune institutrice (Caroline Ducey) s’envoie en l’air avec un Italien de passage (Rocco Siffredi), s’attache à son proviseur qui la ligote, avant d’accoucher. Plutôt que de scandaliser (Rocco, l’étalon de la porno hard, n’a pas été engagé pour ses beaux yeux…), Romance risque de dérouter par le regard exigeant et sans détour que porte Breillat sur la sexualité féminine. (É. F.)

L’Humanité
Voici le film par lequel le scandale est arrivé… Plus encore que la Palme d’or décernée à Rosetta, des frères Dardenne, Cannes fut secouée par les trois prix attribués à L’Humanité, de Bruno Dumont: le Grand Prix du jury, le Prix d’interprétation masculine (Emmanuel Schnotté), et le Prix d’interprétation féminine (que se sont partagé Séverine Caneele et Émilie Dequenne, de Rosetta).

Dumont avait pourtant séduit les festivaliers avec son premier long métrage, La Vie de Jésus, en 97. Cette fois, il en a perdu plusieurs avec l’histoire de Pharaon de Winter (!), un détective des Flandres amoureux d’une voisine qui en aime un autre, et dont la vie change complètement lorsqu’il est appelé à enquêter sur un meurtre atroce. Joué par des non-professionnels, ce «petit ouvrage métaphysique sur le sexe et la mort» (dixit Dumont) s’impose comme un incontournable de cette 23e édition. Et cela, même si – ou peut-être plus précisément parce que – il est d’ores et déjà certain qu’il divisera l’opinion. (G. P.)

Post Mortem
Jeune femme fonceuse et mère aimante, Linda (Sylvie Moreau) drague et vole des inconnus pour pouvoir élever sa petite fille (Sarah Lecompte-Bergeron). Étranglée par un touriste américain, elle se retrouve à la morgue où travaille Ghislain (Gabriel Arcand), un solitaire amateur de blues. Que s’y passera-t-il?

Voilà le point de départ de ce premier long métrage de fiction écrit et réalisé par Louis Bélanger, vidéaste reconnu qui, dans les dix dernières années, a coréalisé Le Soleil et ses traces et Les 14 Définitions de la pluie avec Denis Chouinard (qui a présenté Clandestins au FFM, en 1997), puis Les Galeries Wilderton, avec Bruno Baillargeon. Faisant cavalier seul pour la première fois, ce cinéaste de 35 ans travaille à la Coop vidéo de Montréal; Post Mortem est d’ailleurs produit et monté par Lorraine Dufour, collaboratrice régulière de Robert Morin. (É. F.)

Mansfield Park
Alors qu’on pensait que la vague Jane Austen était terminée, voilà que Patricia Rozema nous propose sa version de Mansfield Park. Mais ne vous attendez pas à un film d’époque traditionnel, puisque l’auteure d’I’ve Heard the Mermaids Singing nous promet une lecture révisionniste de ce classique sur la richesse, les classes sociales et l’éveil sexuel, qui réunit Frances O’Connor (Love and Other Catastrophes), Johnny Lee Miller (Trainspotting) et… le dramaturge Harold Pinter! Espérons seulement que la cinéaste aura tempéré l’esthétisme de carte postale, d’encens, d’angelots et de chandelles qui avait tant alourdi When Night is Falling. (G. P.)

The War Zone
Le premier film de l’acteur Tim Roth fut si remarqué au Festival de Berlin que les sélectionneurs de Cannes – qui se réservent presque toujours des primeurs mondiales – décidèrent de l’inscrire malgré tout à leur programme. C’est dire l’émotion qu’a suscitée ce drame centré sur un garçon de 15 ans, bouleversé par sa découverte d’une relation incestueuse entre son père et sa soeur.

«Rigoureux, épuré et émouvant» pour les uns, «tape-à-l’oeil, truffé d’emprunts et agaçant» pour les autres, le premier film de Tim Roth semble avoir secoué même ceux qui (et ils sont nombreux) l’ont souverainement détesté. C’est plutôt bon signe. (G. P.)

A mort la mort!
Que sont devenus les «jeunes» de Mai 68? Eh bien, ils ont vieilli… comme Romain Goupil, qui, après avoir réalisé Mourir à 30 ans, en 82, revient sur les restes de Mai 68 dans À mort la mort!, une comédie dramatique dans laquelle il incarne Thomas, un père de famille soixante-huitard au seuil de la cinquantaine, qui se rend de plus en plus souvent aux funérailles de ses amis (où il croise André Glucksmann, Edwy Plenel et Daniel Cohn-Bendit!), et qui chasse le spectre de la mort en multipliant les conquêtes féminines (dont Marianne Denoncourt, Brigitte Rouan et Dani). Le titre du film donne bien le ton, puisque son héros ne cherche rien de moins qu’à enterrer la mort. Sacré programme! Ça ne devrait pas être triste. (G. P.)

Des marelles et des petites filles
Hors de l’Europe et de l’Amérique du Nord, des millions de petites filles sont maltraitées, violées, excisées, exploitées, prostituées. Coproduit par L’ONF, Marcel Simard et Monique Simard, et réalisé par Marquise Lepage, Des marelles et des petites filles a été tourné en Inde, au Burkina Faso, en Haïti, au Pérou, au Yémen et en Thaïlande. On y fait la connaissance d’une dizaine de fillettes pour qui l’enfance est synonyme d’impuissance, et qui rêvent de devenir docteur, de ne pas se marier ou d’avoir des chaussures.

Sur un sujet aussi explosif et potentiellement sensationnaliste, gageons que la réalisatrice de Marie s’en va-t-en ville et du Jardin oublié a su poser un regard sensible et dépourvu de voyeurisme, et que son film est une preuve de plus de la scandaleuse inégalité entre l’Occident et le reste du monde. Sans parler des conséquences dramatiques qu’entraîne le fait d’être une petite fille plutôt qu’un petit garçon… (É. F.)

La Fille sur le pont
Il semblerait qu’après la rigolade et l’action d’Une chance sur deux, Patrice Leconte ait voulu faire dans la simplicité, avec ce road movie en noir et blanc dans lequel Vanessa Paradis incarne une jeune paumée qui, sur le point de se jeter à l’eau, est sauvée par un lanceur de couteaux (Daniel Auteuil). De Paris à Istanbul, la rescapée et le forain se donneront du courage et des frissons.

Avant d’évoquer La Strada et les films de Carné et Prévert, attendons de voir ce film intrigant, qui s’est planté en France, mais qui a tout pour séduire. Et puis, s’il est vraiment raté, on attendra La Veuve de Saint-Pierre, le film d’époque que Leconte vient de tourner en Nouvelle-Écosse, avec Binoche, Auteuil et Kusturica… (É. F.)

Les Amants criminels
Révélé l’an dernier avec Sitcom, comédie saignante sur une famille bourgeoise de cinglés, François Ozon est de retour, apparemment dans la même veine, avec une histoire de séduction et de violence, quelque part entre Buñuel et le Splendid. Cette fois-ci, il s’attache aux tribulations d’une jeune fille (Natacha Régnier) qui aime jouer avec le feu. Elle ira jusqu’à vouloir éliminer un garçon de son école, beau gosse fendant, et demandera l’aide d’un de ses copains pour parvenir à ses fins.

Comédie grinçante ou drame surréaliste? Les Amants criminels sera, en tout cas, l’occasion de revoir la blonde interprète de La Vie rêvée des anges, ainsi que Miki Manojlovic, acteur fétiche de Kusturica et papa de Karine Vanasse dans Emporte-moi… (É. F.)

L’Autobiographe amateur
Claude Fortin avait obtenu un certain succès critique en 1992, avec Le Voleur de caméra, qui remporta (exaequo) le prix Sardec du meilleur scénario et une prime à la qualité de la SODEC. Est-ce un hasard si son second long métrage raconte (sur le mode de la comédie burlesque) l’histoire d’un cinéaste inconnu, qui décide de filmer son autobiographie après avoir reçu un prix accompagné d’une bourse substantielle?

Quoi qu’il en soit, L’Autobiographe amateur découvrira vite que les malentendus se multiplient quand un cinéaste demande à son entourage de l’aider à mettre sa vie en scène… Gageons que la sortie du film (prévue pour cet automne) prolongera la mise en abime d’une oeuvre construite sur le principe de l’autobiographie et sur les confusions qu’elle peut susciter. (G. P.)

Le Dîner
On ne sait pas grand-chose de ce film dans lequel Ettore Scola brosse le portrait des habitués d’un restaurant où le temps semble être suspendu, sinon qu’il évoque par son lieu unique, ses jeux temporels et ses nombreux personnages, un croisement entre La Famille, Le Bal et La Terrasse. Mais avec une distribution qui comprend Fanny Ardant, Vittorio Gassmann, Giancarlo Giannini, Marie Gilain et Stefania Sandrelli, avez-vous vraiment besoin d’en savoir plus pour faire une réservation? Si oui, c’est que vous êtes moins nostalgiques que nous de la grande époque du cinéma italien. Sinon, à table! (G. P.)

Lovers (Dogma 5)
Une histoire d’amour (européenne, et en anglais…) entre une Parisienne de 25 ans (Élodie Bouchez) et un peintre yougoslave (Sergeï Trifunovic) vivant illégalement en France. Les autorités vont-elles briser cet amour fort et fragile à la fois?

C’est le point de départ du premier film réalisé par Jean-Marc Barr, découvert dans Le Grand Bleu et qui, depuis, mène une carrière d’acteur marquée par l’exigence (Le Brasier, Le Fils préféré, Je voudrais pas crever un dimanche). Pour Lovers (Dogma 5), Barr a suivi les préceptes énoncés par Lars von Trier, et qui ont servi pour Les Idiots et Fête de famille: équipe technique minimum, caméra épaule, son direct, musique également, et une recherche de liberté de ton qui, aux dires de Barr et de Pascal Arnold, son coscénariste, se rapproche de celle des cinéastes de la Nouvelle Vague. À voir. (É. F.)

Legend of 1900
Drôle de carrière que celle de Giuseppe Tornatore: devenu mondialement célèbre avec Cinema Paradiso, le cinéaste sicilien est, depuis, revenu à un anonymat relatif, Ils vont tous bien et Une pure formalité n’ayant pas eu le rayonnement de son film oscarisé. Talentueux conteur, mais réalisateur un peu surestimé, Tornatore revient, cette fois-ci, avec une belle histoire tirée d’une plaquette d’Alessandro Barrico, l’auteur de Soie.

Né, au début du siècle, sur un paquebot transatlantique, 1900 (Tim Roth) y a passé sa vie, n’ayant jamais mis pied à terre, et gagnant sa vie comme trompettiste de l’orchestre du bateau. Espérons que Giuseppe Tornatore n’a pas succombé à sa tendance sentimentaliste, et qu’il a su garder à l’écran l’élégante fragilité qui fait le charme du court récit de Barrico. (É. F.)

Goya à Bordeaux
Est-ce parce que son frère, le peintre Antonio Saura, était un grand admirateur de Goya? Ou parce que le cinéaste est né, comme le célèbre peintre, dans la région d’Aragon? Ou tout simplement parce que la vie de Goya est un incroyable et fascinant roman? Toujours est-il que Carlos Saura rêvait depuis longtemps de ce film, dans lequel le vieux peintre (Francisco Rabal) contemple, depuis son exil à Bordeaux, les principaux moments de sa vie. Des moments qui permettent à Saura et à son directeur-photo, le grand Vittorio Storaro, de créer des tableaux qu’on dit étonnants, dans un film rempli de décors irréels et de maisons aux murs transparents, et qui fut tourné à 90% en studio. Reste à voir s’ils auront su éviter les écueils qui accompagnent traditionnellement ce genre d’entreprise (voir – ou plutôt ne pas voir – Lautrec). (G. P.)

Ma petite entreprise
Révélé en 1989 avec Force majeure (excellent film dont Hollywood a récemment fait un remake, sous le titre Return to Paradise), Pierre Jolivet a, depuis, signé des films anodins (Simple Mortel) ou franchement ennuyants (En plein coeur). Dans Ma petite entreprise, il a, paraît-il, renoué avec la simplicité et les préoccupations morales et sociales qui faisaient l’intérêt de Force majeure.

Vincent Lindon incarne le directeur d’une petite menuiserie qui travaille comme un fou, et qui, après qu’un incendie eut salement amoché les locaux de sa «petite entreprise», a maille à partir avec la compagnie d’assurances. D’autant plus que sa femme et son fils sont partis vivre avec le prof de gym du lycée voisin… On retrouve, aux côtés de Lindon, Roschdy Zem, le chauffeur de corbillard improvisé de Ceux qui m’aiment prendront le train, et Catherine Mouchet, la Thérèse d’Alain Cavalier. (É. F.)

Ca commence aujourd’hui
Après s’être attaqué à la machine juridico-policière dans L.627, Bertrand Tavernier s’en prend maintenant au système d’éducation dans Ça commence aujourd’hui, un film qu’il a (comme L.627) écrit avec un spécialiste du milieu concerné, saupoudré d’interprètes non professionnels, et tourné dans un style vaguement documentaire.

L’histoire? Les mille et un problèmes qui assaillent quotidiennement Daniel Lefebvre (Philippe Torreton, déjà vedette de Capitaine Conan), un directeur d’école qui lutte à peu près seul, contre à peu près tous. Le film est-il le pamphlet démagogique que prétendent ses détracteurs, ou le portrait lucide que défendent ses admirateurs? Dans un cas comme dans l’autre, reste à voir s’il provoquera ici le genre de débats qui ont accompagné sa sortie en France. (G. P.)

Le Temps retrouvé
Pour ce qui est du casting, Raùl Ruiz est en passe de devenir le Woody Allen du cinéma européen. En effet, Le Temps retrouvé réunit Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Vincent Pérez, John Malkovich, Pascal Greggory, Marie-France Pisier, Chiara Mastroianni, Arielle Dombasle, Elsa Zylberstein, Christian Vadim, Melvil Poupaud, Mathilde Seigner, et quelques autres!

Après que Visconti et Losey y eurent renoncé, et que Schlöndorff s’y fut cassé les dents (Un amour de Swann), Ruiz a donc porté à l’écran l’oeuvre de Proust, où l’on voit les personnages créés par l’écrivain venir le hanter sur son lit de mort. Accueil mitigé à Cannes, mais le prolifique cinéaste d’origine chilienne (35 films en 40 ans) a toujours divisé la critique. (É. F.)

Un pont entre deux rives
Avec sa centaine de rôles en à peine 30 ans, on oublie que Gérard Depardieu a réalisé un excellent Tartuffe, en 84. Quinze ans plus tard, il retourne derrière la caméra, aux côtés de Frédéric Auburtin (qui signe également la musique) pour cette histoire d’une femme mariée (Carole Bouquet) qui, en 1962, à Tancarville, tombe amoureuse d’un autre homme (Charles Berling).

Sur ce canevas usé, on annonce un film tout en demi-teintes, scénarisé par François Dupeyron (le réalisateur de Drôle d’endroit pour une rencontre), et qui est surtout un portrait de femme qui, rêvant sa vie chaque samedi, au cinéma, va naître au monde et se révéler à travers cette aventure amoureuse. La critique française ne fut pas tendre pour ce film qui ressemble à un cadeau de Depardieu à sa compagne, mais on garde espoir… (É. F.)

La Dilettante
Que ce soit en 1973, avec Pleure pas la bouche pleine, ou en 1988 avec Les maris, les femmes et les amants, Pascal Thomas s’est fait une spécialité des comédies douces-amères où la France profonde est auscultée avec un humour narquois et primesautier.

Dans La Dilettante, il montre une femme (Catherine Frot) qui, après 15 années de vie en Suisse, lâche tout (amant, amis, métier, etc.) pour revenir à Paris, et y recommencer à zéro. Catherine Frot, la petite blonde avec un collier de chien dans Un air de famille, y est, paraît-il, formidable, et on retrouve, dans les seconds rôles, des acteurs solides, de ceux qu’on reconnaît pour les avoir vus dans des dizaines de films, mais dont on ne se rappelle jamais le nom: Jean Desailly, Jean-François Balmer, Marie-Christine Barrault, Jacques Dacqmine, Didier Bezace, Gisèle Casadesus, Odette Laure, Bernard Verley. Franco-français. (É. F.)

L’Autre
Deux ans après avoir remporté la Palme d’or pour Le Destin, Youssef Chahine est passé presque inaperçu à Cannes avec L’Autre, qui inaugurait pourtant la section Un certain regard. Il faut dire que ce mélodrame populaire et musical – dans lequel une riche mère de famille (Nabila Ebeid, en Joan Collins égyptienne) complote avec un de ses fils terroristes pour éliminer la petite amie de son autre fils, un peu trop occidentalisé à leur goût – ne semble pas appartenir à la veine la plus intéressante (ou la plus subtile) du cinéaste. Le public de Montréal lui réservera-t-il un accueil plus chaleureux que celui de Cannes? (G. P.)

The Bone Collector
Tourné à Montréal, The Bone Collector revient en ville pour donner une (petite) dose de glamour au FFM. Mais ce polar à gros budget lui apportera-t-il autre chose? Impossible de le prédire, puisque son metteur en scène – l’Australien Philippe Noyce – a tout de même signé quelques réussites (Dead Calm) avant d’aligner les navets (The Saint).

Cette adaptation du roman de Jeffrey Deaver a au moins le mérite de réunir deux acteurs intéressants: Denzel Washington, dans le rôle d’un ex-détective suicidaire et quadraplégique, confiné à l’isolement dans son loft; et Angelina Jolie, dans celui d’une partenaire qui lui sert d’oeil et de jambes pour traquer un curieux tueur en série (le «collectionneur d’ossements» du titre). À première vue, ça ressemble à un croisement entre Fenêtre sur cour et Le Silence des agneaux. Il y a de pires sources d’inspiration… (G. P.)