Notes : Warshaw
Toutes proportions gardées, Warshaw est à Montréal ce que Le Bon Marché est à Paris ou Saks, à New York: un commerce qui fait office de symbole, un magasin qui incarne un certain esprit de la ville où il est situé. Warshaw, c’est ce supermarché du boulevard Saint-Laurent, entre Duluth et Roy, où l’on peut aller acheter une livre de patates et repartir avec un sofa, un cactus ou un miroir sur pied. La production vidéo d’une heure Warshaw sur la Main, de Tally Abecassis, trace le portrait de cette institution montréalaise, fondée en 1935.
On y découvre Madame Levy, l’actuelle propriétaire que les clients peuvent voir tous les jours dans les allées, kimono, bijoux dorés et cheveux platine crêpés; Spiros, personnage coloré qui s’occupe des fruits et légumes; le gérant et quatre jeunes caissières. Entrevues, photos d’archives, commentaires de quelques clients: Warshaw sur la Main fait sourire, mais aurait gagné à être plus poussé. Pourquoi le gérant ne veut-il pas que son fils travaille au magasin? Et pourquoi l’une des caissières dit-elle ne jamais vouloir être gérante, alors qu’elle a encensé son milieu de travail? Documentaire à visage humain sur la «grande famille Warshaw», le film de Tally Abecassis aurait été plus complet et plus mordant si la cinéaste avait mis au jour quelques vérités qui auraient nuancé ce tableau trop beau pour être vrai. Tel quel, Warshaw on the Main est intéressant, mais de façon purement anecdotique. Jusqu’au 26 septembre, au Cinéma ONF. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Vidéo et art électronique
Événement éclaté où se mêlent films et vidéos, cédéroms et performances musicales, ouvres électroniques et parades de mode, la 4e Manifestation internationale vidéo et art électronique témoigne de la vitalité d’une communauté de créateurs tous azimuts (voir également article en page 46).
Cette année, la ville est à l’honneur, alors que la Manifestation se tiendra au locoshop Angus, symbole par excellence de la ville qui se transforme. Élaboré par Étienne Desrosiers (qui, l’an dernier, a signé avec Nicolas Frichot un excellent court métrage, Pot de colle), Memento Metropolis regroupe une cinquantaine de productions, dont de nombreuses primeurs, qui traitent toutes plus ou moins de l’urbanité. Citons Tokyo Maigo, une bande techno-nocturne de Francis Leclerc; de décapantes publicités anti-pub du groupe Adbusters; Flâneur III: Benjamin’s Shadow, un essai poétique sur Paris, de Torben Skjodt Jensen; et Water and Power, de Pat O’Neill, sur Los Angeles.
Au hasard de la programmation, relevons les noms de Sylvie Laliberté (Mes amis les poissons); Manon Labrecque (Hara-kiri exercices); Joe Balass (Nana, George and Me); Paul Harrison et John Wood (October 97); Jeannine Gagné (Aube urbaine); et même Monty Cantsin (Anti-credo). Alors, partez en exploration, d’autant plus que c’est gratuit. Du 20 au 27 septembre. Voir calendrier Événements.
Sex
À peine un mois après sa venue remarquée à Fantasia, Annabel Chong est de retour à Montréal, pour la présentation de Sex: The Annabel Chong Story. Ce documentaire de Gough Lewis trace un portrait de cette actrice de la porno qui, en 1995, a battu un record mondial en faisant l’amour avec 251 hommes en 10 heures! Le film la montre comme une victime un peu perdue, d’où la volonté de la principale intéressée d’accompagner le film, afin de montrer, comme elle l’a fait lors de Fantasia, qu’elle sait très bien ce qu’elle fait et où elle s’en va. Dès le 24 septembre. Au Cinéma du Parc. Voir calendrier Cinéma exclusivités.
Cinéastes à votre porte!
De retour après une première année concluante, Cinéastes à votre porte! vous propose de voir un film québécois, et de discuter avec la personne qui l’a fait. Cette semaine, le 24 septembre, à la maison de la culture Plateau-Mont-Royal, Jean Beaudry viendra présenter L’Objectif subjectif, un documentaire d’une heure sur la photo; et vous pourrez poser des questions à Co Hoedeman, après la projection de son film d’animation Il était une fois…, le 26 septembre, au Centre culturel de Pointe-Claire. Voir calendrier Cinéma répertoire.
Décharge
Bonne nouvelle: Décharge, le premier court métrage de Patrick Demers (Nouveau visage 1999, dans Voir), vient de remporter le Prix du meilleur court métrage au Festival de Toronto. Ce film de 13 minutes, avec Pierre Gendron, Sonia Vigneault et Pierre Brassard, retrace avec beaucoup d’énergie et d’inventivité la visite inopinée, et son dénouement dramatique, d’un ami d’un jeune couple qui débarque dans leur chalet. Patrick Demers prépare son premier long métrage.