The Five Senses : Made in Canada
On peut voir The Five Senses comme une représentation du Canada, «mare usque ad mare», tapisserie bigarrée d’un pays défini par son climat et sa géographie, et qui est plus une vue de l’esprit qu’une nation réelle…
En autant que cela ait un sens, il y a quelque chose de très «canadian» dans The Five Senses, de Jeremy Podeswa. Et, comme pour beaucoup de caractéristiques «canadian», il est difficile de mettre le doigt dessus. Une dizaine de personnages isolés dans leur monde, mais dont les chemins se croisent; une certaine neutralité dans le ton et une névrose certaine dans les caractères; la qualité irréprochable des aspects techniques, sans qu’aucun ne fasse réellement impression: On peut voir The Five Senses comme une représentation du Canada, «mare usque ad mare», tapisserie bigarrée d’un pays défini par son climat et sa géographie, et qui est plus une vue de l’esprit qu’une nation réelle…
Ajoutez à cela la présence dangereusement proche des voisins du sud, et, qui plus est, celle d’Hollywood (à laquelle la cinématographie «canadian» se heurte plus que toute autre), et vous avez un cinéma d’auteur qui, comme c’est le cas ici, montre le monde du bout des lèvres. Quelque chose qui a du mal à s’incarner. The Five Senses est un film en retrait qui, à l’instar de sa construction concentrique, tourne en rond et autour du pot.
Quelque part à Toronto, une petite fille a disparu dans un parc. La recherche de l’enfant marquera les jours des habitants de l’immeuble d’en face: la mère (Gabrielle Rose) de l’adolescente (Nadia Litz) qui gardait la fillette; un Français qui devient sourd (Philippe Volter) et qui cherche réconfort auprès d’une «escorte» (Pascale Bussières); une jeune femme (Mary-Louise Parker) déboussolée de voir débarquer un amant italien (Marco Leonardi); un type (Daniel MacIvor) qui fait le ménage dans sa vie et qui couchera avec le couple chez qui il fait… le ménage!
Alors qu’Eclipse, le film précédent de Podeswa, parvenait à faire un tout de chacune de ses parties, The Five Senses ne dépasse jamais le stade de l’exposition, avec des moments plus réussis que d’autres, comme la relation ambiguë entre la jeune gardienne et un ado voyeur (Brendan Fletcher) qui aime se travestir. On sent là une vraie sensibilité d’auteur, un regard original, mais qui n’ose pas aller plus loin. Dans le prochain long métrage, peut-être…
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