Snow Falling on Cedars : Neige fondante
Cinéma

Snow Falling on Cedars : Neige fondante

À mi-chemin entre le film d’amour et le suspense judiciaire, Snow Falling on Cedars est une adaptation sans grand défaut, mais sans génie, du roman éponyme de David Guterson. Un film beau comme une sculpture de glace, mais aussi fade qu’un flocon de neige…

Après avoir porté à l’écran la vie d’un excentrique prodige du piano dans Shine, le réalisateur Scott Hicks a choisi, pour son deuxième long métrage, de mettre en images une idylle impossible entre un Américain et une Japonaise, avec en toile de fond un procès pour meurtre. À mi-chemin entre le film d’amour et le suspense judiciaire, Snow Falling on Cedars est une adaptation sans grand défaut, mais sans génie, du roman éponyme de David Guterson. Un film beau comme une sculpture de glace, mais aussi fade qu’un flocon de neige.

L’action prend place à San Piedro, une île du Pacifique. Hatsue Miyamoto (Youki Kudoh) assiste au procès de son mari, accusé d’avoir tué un pêcheur. Dans la salle, le journaliste Ishmael Chambers (Ethan Hawke, peu nuancé) suit la cause avec intérêt. Amis d’enfance et amants séparés par la guerre, le Roméo yankee et sa Juliette aux yeux bridés réunis pour l’occasion se laisseront submerger par un flot de souvenirs. Débute alors le récit, en flash-back, de leurs jeux sensuels, entrecoupé de scènes de tribunal.

Snow Falling on Cedars baigne dans une atmosphère dense tout à fait réussie, mais est peuplé de personnages sans profondeur. Un genre de carte postale enneigée de deux heures… Bien sûr, Ishmael et Hatsue enfants sont superbes et leurs courses au ralenti (sur la plage, dans la neige, etc.), tout à fait charmantes. Le hic, avec le long métrage de Hicks, c’est qu’il se prend au sérieux. Bien peu de dialogues meublent ce bel objet prévisible en manque d’humilité et d’humour, tapissé mur à mur de musique. Loin d’innover dans le genre «histoire d’amour en temps de guerre», le talentueux réalisateur signe ici un film convenu au finale aussi prévisible que les dernières pages d’un roman Harlequin. Une petite neige qui ne risque pas de laisser de traces dans le paysage cinématographique…

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