

Festival international du film sur l’art : Art en hausse
170 films provenant de 25 pays: Le choix est vaste et éclectique. Telle est la force du FIFA!
					
											Juliette Ruer
																					
																				
				
			Pour ceux et celles qui n’étaient pas assis à l’intérieur de la cité interdite, à Pékin, le 5 septembre 98, à regarder l’incroyable mise en scène de Turandot par Zhang Yimou, il reste le cinéma. L’Allemand Hugo Käch a filmé les trois actes du dernier opéra de Puccini, dirigé par Zubin Mehta, Turandot à la cité interdite. Costumes flamboyants, chorégraphie chinoise pour mille figurants, décors fabuleux: ce film ouvre majestueusement le 18e Festival International du film sur l’art (FIFA).
Mais pour ceux qui étaient à Pékin ce jour-là, il reste à voir, à Montréal, environ 170 films provenant de 25 pays. Le choix est vaste et éclectique: telle est la force du FIFA. On y présente des films récents, mais aussi de plus anciens; des oeuvres classiques et d’autres à l’écriture moins conventionnelle. La musique, la peinture et la sculpture remportent la palme, mais on y trouve aussi des oeuvres sur l’architecture, le design, les métiers d’art, la mode, la décoration, la muséologie, la restauration, la photographie, le cinéma, la littérature, la danse et le théâtre. Six sections, neuf prix, cinq membres du jury et surtout quelques films à ne pas rater.
En compétition officielle, Le Lounge Chair de Heinz Peter Schwerfel (France) est aussi amusant dans le fond que dans la forme; film un peu kitsch sur le fauteuil très confort et très design inventé par le couple Charles et Ray Eames, dans les années 50. Dans À la recherche de Louis Archambault, de Werner Volkmer (Canada), la forme non plus n’est pas banale, puisqu’on se détache avec ingéniosité de l’habituelle entrevue d’artiste. Volkmer réussit un portrait troublant, pas toujours sympathique, du pionnier de la sculpture contemporaine canadienne. Plus classique mais invitant au voyage, The Guggenheim Museum, Bilbao, de David Collier (Royaume-Uni), raconte l’histoire du Musée, des gribouillis de Frank Gehry aux écailles de titane qui recouvrent le spectaculaire édifice. On peut être aussi curieux d’Exprimentum Mundi, de Grace Yoon et Doris Wedemeier (Allemagne), où le compositeur Battistelli orchestre les coups de masse et de burin des maçons, des forgerons et autres menuisiers.
Il faut aller fouiller presque au hasard dans la  programmation, selon ses inclinations artistiques du moment. En  mode par exemple, voir Marc Le Bihan – Un peu de moi sur le  dos des gens, d’Aurélie Mathigot  (France), sur la façon de créer et de recycler du designer  français; ou le designer Ossie Clarke, de  Susan Shaw (Royaume-Uni), icône pop des années  soixante, avec entrevues intimes de David Hockney, David  Gilmour et Marianne Faithful. En cinéma, de Busby Berkeley à  James Bond, en passant par Dashiell Hammett. Detective.  Writer, de Joshua Waletzky (États-Unis) –  monsieur Maltese Falcon en personne – , la section  offre un aperçu canadien: David Cronenberg – et le verbe  s’est fait chair, d’André S. Labarthe  (France); Mai en décembre – Godard en Abitibi, de  Julie Perron (Canada) et, sur un québécois  d’origine: Mack Sennett, roi du comique, de  Jean Chabot (Canada). On peut se laisser  emporter par les valeurs sûres: Diderot, Ingres, Matisse ou  Rembrandt; ou explorer des avenues moins fréquentées pour  découvrir une fonderie célèbre à Meudon avec Les  Inséparables, de Philippe Lanfranchi  (France); ou une analyse de l’art moderne sous l’angle de la  provocation dans This Is Modern Art -Shock! Horror! de  Philip Smith (Royaume-Uni). Enfin, les  nostalgiques sont aussi les bienvenus: ils peuvent swinguer  avec Abba: The Winner Takes it All, de Chris  Hunt (Royaume-Uni)…____
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