Mission to Mars : Le trou noir
Cinéma

Mission to Mars : Le trou noir

Se faire avoir à ce point-là, la chose est troublante. Dans la bande-annonce de Mission to Mars, le dernier film de Brian de Palma, on reste sidéré devant ce mini-résumé de 2001: L’Odyssée de l’espace.

Se faire avoir à ce point-là, la chose est troublante. Dans la bande-annonce de Mission to Mars, le dernier film de Brian de Palma, on reste sidéré devant ce mini résumé de 2001: L’Odyssée de l’espace. Mêmes costumes, même navette circulaire, même exploration spatio-spirituelle, même espace blanc immaculé. On se dit, naïvement, que Brian de Palma a décidé d’explorer la science-fiction et qu’il n’y avait pas meilleur guide que Kubrick… Après tout, ces dernières années, de Palma avait bien erré dans le gangster (The Untouchables), dans le guerrier (Casualties of War) ou dans la mafia (Carlito’s Way). Mais avec cette mission futuriste, le réalisateur de Carrie, de Dressed to Kill et de Phantom of the Paradise vient de se planter lamentablement sur le sol de Mars.

Une première mission sur Mars en l’an 2020 a échoué, laissant planer doutes et mystères. Don Cheadle serait-il encore vivant sur cette planète sans oxygène? Les astronautes Gary Sinise et Tim Robbins vont y faire un tour, accompagnés de la Danoise Connie Nielsen et du fade Jerry O’Connell. Sur Mars, ils retrouvent Cheadle, toujours épouvanté mais plus chevelu; et, ensemble, ils tentent de percer le secret d’une montagne en forme de masque primitif… C’est toujours très décevant de constater que des acteurs solides, capables de naviguer dans la nuance, puissent aller se fourvoyer dans des rôles aussi plats, avec seulement une ou deux caractéristiques auxquelles s’accrocher. Sinise est obsédé par Mars, mais ayant perdu sa femme, il se traîne comme un zombie suicidaire; et Robbins est jovial, il porte un collier et fait des clins d’oeil… Terrible.
Malheureusement, dans ce cas-ci, les acteurs ne font pas autant de dégâts que le scénario. Banal et plus explicatif qu’un conte pour enfants; on ne peut même pas parler de grossière copie de 2001. Il y a bien un ordinateur qui parle, mais il n’a pas la même voix… Que de Palma ait voulu un drame réaliste et contemporain, une aventure comme Destination Moon, et qu’il imagine, comme clé du mystère, l’origine de la vie sur la Terre par les talents d’un Martien sage et gentil comme ceux de Close Encounters of the Third Kind; on se dit qu’il manque à la fois d’idées et de doigté. Restent des décors coûteux et une scène (celle des retrouvailles entre Cheadle et Sinise) qui pourrait encore porter la signature du réalisateur. Le reste est à éviter.

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