Seducing Maarya : Indigeste
Cinéma

Seducing Maarya : Indigeste

Seducing Maarya est une curiosité attachante, malheureusement torpillée par la maladresse de son exécution.

Maarya (Nandana Sen) est une jeune Indienne nouvellement débarquée au Québec, dont les talents culinaires séduisent Vijay Chatterjee (Mohan Agashe), un restaurateur veuf qui la marie rapidement à son fils Zakir (Cas Anvar). Les choses se compliquent toutefois lorsque le père tombe amoureux de sa belle-fille, découvre que son fils est homosexuel, et apprend que la belle a un frère à moitié fou (Vijay Mehta) qui est aussi son amant. Un «bhaji brinjal» avec ça?

Imaginez un croisement bien intentionné (mais plutôt indigeste) entre Mississippi Masala, She’s Gotta Have It et My Beautiful Launderette, et vous aurez une petite idée de l’étrange objet qu’est Seducing Maarya, le troisième long métrage (on ne connaît pas les deux autres) de Hunt Hoe, un réalisateur canadien d’origine malaise. Plaidoyer sympathique mais pataud pour le respect des différences, cette tragicomédie romantico-philosophique québéco-indienne (ouf!) ne manque pas d’ambition ou de sincérité, mais de moyens et de subtilité. Les décors chiches et sous-peuplés, les répliques embarrassantes lancées avec maladresse et l’amateurisme enthousiaste de la mise en scène confèrent même parfois au film l’air d’une production étudiante. C’est d’autant plus dommage que Nandana Sen séduit dans le rôle-titre, que Mohan Agashe a le charisme d’un Ventura indien, et que le film suscite une certaine sympathie par ses bonnes intentions, ses quelques trouvailles et les miracles qu’il parvient à accomplir avec un budget anorexique de 325 000 $. Ces qualités ne suffisent toutefois pas à faire de Seducing Maarya autre chose qu’une curiosité attachante, malheureusement torpillée par la maladresse de son exécution.

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