Romeo Must Die : Coup bas
Cinéma

Romeo Must Die : Coup bas

Romeo Must Die est le film de Jet Li, héros adulé de films d’action à Hong-Kong et mélange, dit-on, de grâce et de puissance. On parle de lui comme d’un Gene Kelly du kung-fu. Un  maître.

Impeccable, le générique! Un vrai clip chromé. Une voiture rutilante roule dans la nuit, avec du rap en fond sonore. Sur les accélérations et les ralentis, les noms traversent l’écran comme le ferait une balle. Très beau. Très Matrix. Par la suite, si l’oeuvre est toujours bien ciselée, elle n’offre rien de plus qu’un emballage. Romeo Must Die est le premier film d’Andrzej Bartkowiak, directeur photo incontournable, puisqu’il a sévi de Terms of Endearment à Lethal Weapon 4, en passant par Prizzi’s Honor et Speed. Mais Romeo Must Die est le film de Jet Li, héros adulé de films d’action à Hong-Kong et mélange, dit-on, de grâce et de puissance. On parle de lui comme d’un Gene Kelly du kung-fu. Un maître.
Han (Jet Li) s’échappe de prison, à Hong-Kong, pour aller venger son jeune frère assassiné à Oakland. Là, deux bandes s’affrontent: celle du père de Han (Henry O) et celle d’Isaak (Delroy Lindo), grand Noir sympathique, dont la très jolie fille, Trish (la chanteuse Aaliyah), va se ranger du côté de Han et devenir une copine de combat.
Si Jet Li est un ponte dans le domaine des arts martiaux, il a malheureusement beaucoup de boulot à faire sur le plan du jeu. Circonstances atténuantes: il n’est pas le seul à essayer de jouer dans ce film, et une si piètre performance n’est pas entièrement de sa faute. Vu l’engouement des spectateurs pour les chorégraphies brutales et de plus en plus aériennes du kung-fu, on accommode les athlètes à la sauce Hollywood en les noyant dans une histoire, avec des dialogues et des sentiments. On a fait cela avec Johnny Weissmuller ou, dans un autre genre, avec les centre fold de Playboy. Car les cascades, arabesques et autres pirouettes du Kung-Fu Master sont, bien sûr, ce qu’il y a de mieux. Fortement aidées par un montage en dentelle et des effets spéciaux, les séances de combat sont d’ailleurs devenues des ballets très morbides: maintenant, les jets de sang ne suffisent plus et on a roit à l’effet interne du coup porté, comme le tassement radiographié en direct et en couleur de la colonne vertébrale!
À part ça, rien. On a opté pour le scénario certifié béton, une mise en scène à l’arraché et des dialogues creux. Du drame shakespearien, il reste une partie du titre, une vague histoire d’attirance, et un conflit de castes qui est devenu racial. Nous sommes très loin de tout, y compris de Baz Luhrmann. Frappe d’abord, on parlera après…

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