Where the Heart Is : Vente finale
Cinéma

Where the Heart Is : Vente finale

Devant un tel étalage de bons sentiments, devant une telle abondance de candeur factice et d’humour à trois sous, on ne peut que baisser les bras et soupirer: Where the Heart Is, de Matt Williams, a tout d’un produit et peu de chose d’un film.

Après qu’un affreux jojo l’eut abandonnée dans le parking d’un Wal-Mart, dans un coin paumé de l’Oklahoma, Novalee, 17 ans et enceinte jusqu’aux yeux, dort dans le magasin. Par une nuit d’orage (quoi d’autre…), elle accouche, en hurlant, dans la rangée 6 dudit magasin. On aura tout vu. En spécial cette semaine, le bébé Wal-Mart, à découvrir dans Where the Heart Is, de Matt Williams.
Ce film, tiré d’un roman de Billie Letts, est une friandise trop sucrée, aux saveurs artificielles, et dont on connaît le goût à l’avance. Ça sent fortement le raisin, mais ça goûte le savon. Devant un tel étalage de bons sentiments, devant une telle abondance de candeur factice et d’humour à trois sous, on ne peut que baisser les bras et soupirer. Par l’entremise d’une histoire gnangnan, Where the Heart Is se veut une apologie de l’«âme américaine», la seule, l’unique, la vraie, celle qui perdure au cinéma, héroïque et droite, celle qui se bat contre l’adversité, qui va au bout de ses rêves, et qui sait que le bien gagne toujours. D’ailleurs, on a rarement vu autant de bonnes personnes dans un même film depuis The Wizard of Oz (et Natalie Portman n’est pas très loin de Dorothy): Stockard Channing ouvre sa maison à la mère et à l’enfant; Ashley Judd, la grande soeur idéale, a un coeur d’or (et 5 ou 6 gamins de pères différents); James Frain est si gentil qu’il s’occupe de sa soeur alcoolique avant de penser à lui et à la jolie Novalee. Et que fait l’excellente Joan Cusack dans une guimauve pareille? Pour un premier long métrage, le réalisateur de Home Improvement, de Roseanne, de A Different World et de quelques Cosby Show continue de sauter à pieds joints dans l’entertainment. Quand on connaît son produit…

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