Festival du film juif de Montréal : Plus loin encore
Pour la cinquième édition du Festival du film juif de Montréal, la directrice Susan Alper propose plus d’une trentaine de films et vidéos, provenant de 11 pays. On parle évidemment de spiritualité, de faits de société, de cultures séfarade et ashkénaze bien sûr, et de la mémoire toujours.
Pour la cinquième édition du Festival du film juif de Montréal, la directrice Susan Alper propose plus d’une trentaine de films et vidéos, provenant de 11 pays. On parle évidemment de spiritualité, de faits de société, de cultures séfarade et ashkénaze bien sûr, et de la mémoire toujours. Mais on aborde aussi, et de plus en plus, les effets de la dispersion; et, plus précisément, de l’immigration aux quatre coins de la planète, dans les endroits les plus étonnants. Ce sont des histoires d’épanouissement, des étapes parfois douloureuses de l’intégration, et de certains bienfaits de l’exil.
Le film d’ouverture s’inscrit parfaitement dans cette vision: The Life and Time of Hank Greenberg, de la réalisatrice Aviva Kempner, est un excellent documentaire sur le célèbre joueur de base-ball des Tigers de Detroit, devenu une idole made in USA, qui a réussi à vivre sa foi religieuse, durant les années sombres de l’Amérique bigote. L’intégration à une autre culture ne se fait pas sans peine, comme le démontre la mélodramatique histoire d’amour de Solomon and Gaenor, de Paul Morrison, où une Juliette 100 % galloise tombe amoureuse d’un Roméo juif du pays de Galles. Récit classique d’un amour bafoué et des haines séculaires entre deux groupes qui récitent des prières incompréhensibles pour qui ne parle ni yiddish ni gallois…
Dépaysement encore, mais amour moins contrarié dans Autumn Sun, d’Eduardo Mignona. Norma Aleandro (meilleure actrice à Cannes pour The Official Story) est une juive aisée qui cherche l’âme soeur (et juive), au coeur de Buenos Aires. Aussi solitaire mais tout à fait goy, Federico Luppi franchit une à une, et avec succès, les étapes de la séduction. Après un bon départ et des dialogues vifs, le jeu des deux acteurs ne suffit pas à relever la banalité qui s’installe dans le récit. Dommage.
On voyage de l’Argentine au delta du Mississippi, là où une communauté juive s’est forgé une identité hybride, exposée dans Delta Jews, de Mike DeWitt; dansle Maine, avec Peace of Mind, de Mark Landsman; à Shangai, dans The Port of Last Resort; et dans le fin fond de la Creuse avec le beau documentaire Les Enfants de Chabanne, de Lisa Gossels et Dean Wetherell.
À voir absolument: la suite du soap israélien Florentene, d’Eytan Fox, auquel on peut devenir accro; Yana’s Friends, d’Arik Kaplun, mignonne comédie romantique; et enfin, Voyages, d’Emmanuel Finkiel, un film bouleversant, qui sort simultanément en salle, au Complexe Ex-Centris.
Du 11 au 18 mai
Cinéma ONF
Cinémathèque québécoise