Passion of Mind : Cauchemar
Cinéma

Passion of Mind : Cauchemar

Après avoir réalisé Ma vie en rose, Alain Berliner a mis en scène Passion of Mind, écrit par le scénariste de What Dreams May Come, et coproduit par Carole Scotta (Peau neuve). Hélas, le cinéaste belge a délaissé la fantaisie et la sensibilité de son premier film, pour chausser les gros sabots de cette histoire sur les mondes qui nous habitent, l’envie de mener plusieurs vies de front, et l’obligation de faire un choix.

Et si tout n’était qu’un rêve? De tout temps, écrivains, poètes, créateurs et mystiques en tous genres ont joué avec cette idée fabuleuse que notre vie est rêvée par quelqu’un d’autre. Plus proche de Céline Dion (Ce n’était qu’un rêve…) que de Baudelaire ou de Cocteau, Passion of Mind fait de ce sujet riche en possibilités une carte Hallmark périmée, un movie of the week psycho-pop à saveur Martha Stewart.
Veuve depuis deux ans, une critique littéraire américaine (Demi Moore) élève ses deux filles en Provence. Chaque nuit, elle rêve qu’elle est une agente littéraire de Manhattan, célibataire et carriériste. Le problème, c’est que cette dernière rêve chaque nuit qu’elle est une jeune veuve élevant ses deux filles en Provence. La jeune femme s’accommode de cette double vie, jusqu’à ce que «l’une» tombe amoureuse d’un sensuel écrivain (Stellan Skarsgard), et que «l’autre» soit séduite par un comptable compréhensif (William Fichtner). Elle devra choisir entre le rêve et la réalité. Mais, de ces deux vies: laquelle est rêvée, laquelle est réelle?
Tout comme à son âge d’or, Hollywood attire les cinéastes du monde entier. On les comprend, mais entre les Ernst Lubitsch, les Billy Wilder d’avant-hier, et les Jan De Bont, les Renny Harlin d’aujourd’hui, il y a une marge. Après avoir réalisé Ma vie en rose, Alain Berliner a donc mis en scène Passion of Mind, écrit par le scénariste de What Dreams May Come, et coproduit par Carole Scotta (Peau neuve). Hélas, le cinéaste belge a délaissé la fantaisie et la sensibilité de son premier film, pour chausser les gros sabots de cette histoire sur les mondes qui nous habitent, l’envie de mener plusieurs vies de front, et l’obligation de faire un choix.
L’insipidité de Passion of Mind est d’autant plus navrante que la prémisse de base était passionnante. Le problème, c’est que les deux vies de la rêveuse sont aussi ennuyantes l’une que l’autre, des romances Harlequin à la sauce nouvel-âge. La finale psychanaleuse coup les ailes à toute tentative d’envolée; les dialogues sont comiques malgré eux; et puis, il y a Demi. Nappes provençales autour de la taille, poitrine siliconée, chevelure rebelle à la Carole Laure, regard vide ou plein d’eau (ça, elle sait faire): Demi Moore a plus de charisme en couverture de Vanity Fair qu’en veuve du Lubéron. Pathétique.

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