Third World Cop : Les Ripoux
Premier long métrage de Chris Browne, Third World Cop a au moins le mérite d’être un des très rares films jamaïcains à parvenir jusqu’à nos écrans.
Bob Marley, reggae, pot, dreadlocks et Kingston: une fois qu’on a dit ça, la majorité de la population occidentale blanche et francophone n’a plus grand-chose à ajouter sur la Jamaïque. Pour ce qui est du cinéma, l’île antillaise de deux millions et demi d’habitants sert surtout de décor exotique à des productions hollywoodiennes (Cocktail, How Stella Got Her Groove Back, Instinct). Premier long métrage de Chris Browne, Third World Cop a au moins le mérite d’être un des très rares films jamaïcains à parvenir jusqu’à nos écrans.
De retour à Kingston, où il a grandi, un policier aux méthodes expéditives (Paul Campbell) retrouve son ami d’enfance (Mark Danvers) devenu un petit voyou qui trafique des armes pour le compte d’un caïd à mi-chemin entre le Parrain et le capitaine Crochet (Carl Bradshaw). Les deux frères ennemis s’affronteront sous les yeux de Rita (Audrey Reid), amour d’enfance du flic sans peur et avec quelques reproches.
Sur ce canevas on ne peut plus classique, le jeune cinéaste a réalisé une série B policière, qui ressemble à un croisement modeste entre Dirty Harry et Shaft. Chômage endémique, criminalité à la petite semaine, bidonvilles surchauffés et avenir bouché: Third World Cop ne fait pas dans la carte postale. Hormis un ou deux couchers de soleil flamboyants, on est en plein drame urbain, nerveux, violent. C’est pas beau une ville, la nuit…
Hormis la trame sonore (Maxine Stowe, Wally Badarou, Sly Dunbar et Robbie Shakespeare) et le fait qu’il soit jamaïcain, rien ne distingue ce polar commun des dizaines de séries policières que nous sert le cinéma américain. De plus, l’accent jamaïcain prononcé des comédiens rend la compréhension des dialogues particulièrement difficile…
Au Cinéma du Parc
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