Chicken Run : Coqs en pâte
Cinéma

Chicken Run : Coqs en pâte

Il y a de bonnes chances que l’envie d’aller voir, pendant 85 minutes, des poules en pâte à modeler sur un grand écran ne soit pas votre conception d’une bonne soirée de cinéma. Et pourtant… Chicken Run, le premier long métrage de Nick Park et Peter Lord, est de la même trempe que Toy Story: un film d’animation qui tient ses promesses d’être pour tous les âges.

Il y a de bonnes chances que l’envie d’aller voir, pendant 85 minutes, des poules en pâte à modeler sur un grand écran ne soit pas votre conception d’une bonne soirée de cinéma. Et pourtant… Chicken Run, le premier long métrage de Nick Park et Peter Lord, est de la même trempe que Toy Story: un film d’animation qui tient ses promesses d’être pour tous les âges. Ceux et celles qui ont vu (et revu) les trois courts métrages des aventures de Wallace et Gromit (Oscar en 93 et en 95) connaissent déjà la qualité, l’ingéniosité et l’humour du travail du tandem britannique. Les autres les découvriront avec ce film savoureux dans lequel une bande de poules tente de s’évader d’une ferme des années 50, qui évoque carrément un camp de concentration.
Fermière sadique, Ms. Tweedy (Miranda Richardson) garde ses poules derrière des barbelés, et veut faire fortune en achetant une machine à faire des pâtés au poulet, fleuron de la gastronomie anglaise… C’est la panique au poulailler, et la grande évasion s’organise, menée par Ginger (Julia Sawalha, la jeune fille straight d’Absolutely Fabulous) et Rocky (Mel Gibson), un poulet américain qui prétend pouvoir voler.
À l’ère de la numérisation, de l’animation digitale et des produits conformes Disney, on s’émerveille devant l’obstination des cinéastes à faire un long métrage avec des personnages de plasticine. Avec Dreamworks et Pathé aux cordons de la bourse, Park et Lord se sont payé la traite – le duo a d’ailleurs signé une adaptation du Lièvre et la Tortue pour le studio de Spielberg.
Un scénario qui prend du temps à démarrer, mais qui, ensuite, pétarade jusqu’à la fin; la précision des expressions; les dialogues bourrés de one-liners; le soin apporté aux décors; la musique, très mélo hollywoodien des années 40, de Harry Gregson-Williams et John Powell; le sens aigu du cinéma qu’on sent dans la manière de filmer: Chicken Run est bien loin des approximations d’émissions télé pour enfants. De plus, de L Grande Évasion à The Shawshank Redemption, en passant par Stalag 17 et même Indiana Jones, Chicken Run multiplie les références, et assume une noirceur de conte de fées – le film se passe en grande partie la nuit, et certaines scènes effraieront les plus petits.
Seul défaut de ce film jouissif: vous aurez du mal à convaincre votre gamin de manger du Saint-Hubert!

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