Rétrospective Stanley Kubrick (1928-1999) : Des heures de plaisir
Le Cinéma du Parc a monté une rétrospective Stanley Kubrick, qui s’annonce comme la seule rétrospective du maître cet été au Canada! Coopérative, la Warner a donné sa permission spéciale, et a même nettoyé quelques copies pour l’occasion.
Pour louer un film de Kubrick, il faut: 1) être sûr de la qualité de la vidéocassette ou du lecteur DVD; 2) avoir un téléviseur imposant; 3) débrancher le téléphone; 4) se trouver seul; 5) ou en compagnie de kubrickophiles totalement soumis à votre dictature du silence… Comme ça fait beaucoup de choses en même temps, allez donc au cinéma. Ça tombe bien, le Cinéma du Parc a monté une rétrospective Stanley Kubrick, qui s’annonce comme la seule rétrospective du maître cet été au Canada! Coopérative, la Warner a donné sa permission spéciale, et a même nettoyé quelques copies pour l’occasion.
La rétro n’est pas complète: outre les trois premières oeuvres, deux courts métrages et un long que Kubrick a lui-même retiré de la circulation (Day of the Fight, Flying Padre et Fear and Desire), il manque un très gros morceau: 2001: A Space Odyssey. Le film de science-fiction le plus déconcertant du XXè siècle attend de saluer, comme il se doit, l’année 2001. Restent 11 oeuvres capables de plonger chaque fois le spectateur dans un état d’hypnose. Histoire de passer l’été dans une autre dimension, voici la prescription pour léviter.
De Killer’s Kill (1955), on garde en mémoire la scène où des bras, des têtes et des jambes de mannequins volent dans un entrepôt pendant que Jamie Smith et Frank Silvera se battent. À voir du 28 juillet au 2 août. Violence, déconfiture, visage triste et beau de Sterling Hayden et fin ironique dans le film noir The Killers (1956), coscénarisé par un Pulp Titan, Jim Thompson. Projection les 18 et 19 juillet.
Dans l’imagerie de la mythologie guerrière, Paths of Glory (1957) fait date; le film est un coup de poing dans le pif de l’état-major français et une oeuvre magistrale. Les critiques saluent la splendeur de la mise en scène et la charge antimilitariste de ce film interdit en France durant de nombreuses années. À voir, du 22 au 27 juillet. Changement de décor et de genre, mais même marche atavique vers la mort: Kirk Douglas réapparaît en jupette dans Spartacus (1960), prêt à gagner sa dignité. À voir, du 28 au 30 juillet et le 3 août, en copie restaurée en 1991, avec scènes judicieusement replacées.
Les tourments de Humbert Humbert, la mort baroque de Quilty, les moues de Sue Lyon: Lolita (1962), c’est surtout l’Amérique qui en prend pour son rhume, entre rationalisme et décadence. Impossible à rater, du 28 juillet au 3 août: la copie est toute neuve. Certainement séduit par le talent de Peter Sellers et toujours fasciné par la puissance meurtrière de l’humain, le joueur d’échecs qu’était Kubrick remplit la table de pions délirants, dans Dr. Strangelove (1964), une petite folie (1 h 33) au long titre, à revoir du 7 au 13 juillet.
Après? Suite ininterrompue de chefs-d’oeuvre: 2001 (1968);A Clockwork Orange (1971), du 7 au 13 juillet, dans une copie totalement neuve, pour les mots de Burgess et le délire de Malcolm McDowell couplé à celui de Beethoven. Vient Barry Lyndon (1975), du 7 au 13 juillet, mémorable pour l’épopée picaresque et des éclairages aussi beaux que chez de La Tour. The Shining (1979): l’angoisse totale à décrypter sur copie neuve du 21 au 27 juillet. La guerre encore, crue et aride, celle du ViêtNam, avec Full Metal Jacket (1987), du 14 au 20 juillet. Enfin, la dernière oeuvre, la mal vendue mais néanmoins grandiose et marquante rêverie sur le couple: Eyes Wide Shut (1999), du 28 juillet au 3 août. Parce ce que ça fait du bien de temps en temps d’en prendre plein la vue…
Au Cinéma du Parc
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