La Débandade : Rien ne lève
Annonçant La Débandade comme une «comédie sur le Viagra», Claude Berri tente ici de renouer avec la veine autobiographique du Vieil Homme et l’Enfant, le film qui le fit découvrir comme réalisateur, en 1967.
Mariés depuis 15 ans, Claude (Claude Berri) et Marie (Fanny Ardant) s’aiment toujours, mais Monsieur panique car, malgré le désir qu’il éprouve encore pour sa femme, la petite bête ne monte plus aussi vite et aussi longtemps qu’il le voudrait. Madame s’en accommode; mais son sexagénaire de mari consulte un andrologue (Alain Chabat), se confie à un vieil ami (Claude Brasseur) qui lui vante les mérites du Viagra, puis tente de retrouver l’ardeur de ses 20 ans dans les bras d’une jeune maîtresse, et dans ceux de putes qui n’ont plus le coeur tendre…
Annonçant La Débandade comme une «comédie sur le Viagra», Berri tente ici de renouer avec la veine autobiographique du Vieil Homme et l’Enfant, le film qui le fit découvrir comme réalisateur, en 1967. Depuis, il est devenu un incontournable du cinéma français, un cinéaste solide (Tchao Pantin, Manon des Sources, Jean de Florette, Germinal), doublé d’un producteur éclairé (Tess, L’Ours, L’Amant, La Reine Margot, Gazon maudit, Astérix), et d’un acteur occasionnel (L’Homme blessé, Stan the Flasher). Écrit par Berri et Tonino Benacquista, le personnage principal de La Débandade est celui d’un homme nommé Claude Langmann (véritable nom de Berri), confronté à la panne de désir, et au vieillissement. Un alter ego du cinéaste? Rencontré à Paris, l’hiver dernier, Claude Berri est sur la défensive, visiblement désireux d’être ailleurs. «Disons que c’est une projection de moi-même… J’avais pensé à Serrault, à Dussollier, à Jean Yanne; mais, pour être tout à fait honnête, il fallait que je le joue. J’ai surtout essayé de m’amuser, en espérant que le public s’amuse également.»
Malheureusement, à part quelques scènes réussies (Chabat en spécialiste du pénis, et un fou rire de Fanny Ardant), on ne s’amuse pas beaucoup dans La Débandade. Autour de deux sujets: l’un explosif (l’impuissance), l’autre, à contre-courant (le vieillissement), Claude Berri a brodé un film paresseux, qui ne se distingue que par l’impudeur, frisat l’exhibitionnisme, dont fait preuve le cinéaste. On n’en demandait pas tant…
Quand on l’interroge à savoir s’il a des projets de réalisation, Berri répond: «Non, mais je pourrais en avoir un demain.» Depuis, il a annoncé qu’il produirait Au service de Cléopâtre, adapté d’Astérix et Cléopâtre, réalisé par Alain Chabat, avec Clavier, Depardieu, et Jamel Debouzze dans le rôle de Numérobis. Là, on va s’amuser!
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