But I'm a Cheerleader! : Rose pompon
Cinéma

But I’m a Cheerleader! : Rose pompon

Le Cinéma du Parc a fièrement sorti de son placard un petit film tout rose qui, a défaut d’être une satire, ressemble plutôt à une caricature. Avec But I’m a Cheerleader!, l’Américaine Jamie Babbit ne passera pas à l’histoire mais fait tout de même passer un bon moment.

Comme à l’accoutumée en ce début du moins d’août, la ville a chaussé ses talents hauts. La Gay Pride l’a prise d’assaut. Y allant de sa contribution, le Cinéma du Parc a fièrement sorti de son placard un petit film tout rose qui, a défaut d’être une satire, ressemble plutôt à une caricature. Avec son premier film, But I’m a Cheerleader!, l’Américaine Jamie Babbit ne passera pas à l’histoire, mais elle fait tout de même passer un bon moment. S’inspirant de la multiplication des camps de «réhabilitation» d’homosexuels aux États-Unis (on en dénombre plus de 200!), elle nous propose le «blanchissage» d’une blondinette en cinq étapes faciles. C’est que la jeune Megan (Natascha Lyonne), pom pom girl de son état, semble prêter plus d’attention aux bustiers des autres minettes qu’aux larges épaules de son copain.

Il n’en fallait pas davantage pour que l’honneur de la famille (Mink Stole et le Bud Cort d’Harold et Maude) tressaille d’horreur à l’idée de compter une lesbienne parmi ses rangs. Aussitôt, la jeune fille est parachutée à la Maison True Directions, établissement qui s’évertue d’inculquer à ses pensionnaires l’idée que la nature nous a faits complémentaires. Alors inutile de chercher midi à quatorze heures en flânant autour d’un modèle présentant la même quincaillerie que soi. Une fois ce principe exposé, les éducateurs – incarnés ici par une matrone hystérique (Cathy Moriarty) et par un instructeur aux jambes terriblement sexy (le célébrissime RuPaul) – s’attellent à l’ouvrage. Il devient alors urgent de faire la démonstration de la véritable identité à adopter. Ainsi, les petits gars vêtus en bleu se mesureront aux métiers de bûcheron et de mécanicien; alors que les petites filles en rose s’initieront à l’art du récurage et de la poupounerie.

Nul besoin de préciser que le propos souffre d’un manque flagrant de subtilité. Une chance que le traitement un rien kitsch allège quelque peu le poids des clichés. Une esthétique disneyenne des années 50 s’llie ici à des décors hauts en couleur s’inspirant de la maison de Barbie pour témoigner d’un univers factice qui vient saper toute crédibilité au discours de ces redresseurs de «la loi naturelle». C’est connu, lorsque l’idiotie de certains bien-pensants dépasse l’entendement, il reste toujours la dérision.

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