Groove : Air connu
Si vous êtes du genre à aimer vous trémousser sur le rythme de la sécheuse, ce film est peut-être pour vous.
Si vous êtes du genre à aimer vous trémousser sur le rythme de la sécheuse, ce film est peut-être pour vous. À chaque époque, sa musique et à chaque musique, son éthique. En l’espace de 30 ans, les fêtards ont passablement enrichi leur vocabulaire. Désormais, ils se disent adeptes du P.L.U.R. (peace, love, unity, respect). Pour son premier film, l’Américain Greg Harrison s’est proposé de mettre en images cette faune excitée qui carbure aux gélules et affectionne les caresses fraternelles. Le résultat est une déception pour l’accoutumé, mais peut s’avérer une initiation pour le profane. Un Saturday Night Fever bien actuel.
Le scénario lourd et empâté propose l’histoire de deux couples qui s’uniront et s’effriteront au gré des rythmes électroniques. Baignant dans une foule de censément 200 personnes (qui à l’écran n’en paraît pas plus de 50), ils font partie des hôtes clandestins d’un happening soi-disant underground dans un hangar de San Francisco. Il y a Colin (Denny Kirkwood) qui, en début de soirée, se sentait inspiré pour demander sa copine en mariage, mais qui, la promiscuité aidant, remettra sérieusement en question son hétérosexualité. Et puis il y a son frère (Hamish Linklater), l’incarnation du nerd qu’on a traîné de force au party, et qui succombera aux charmes de la belle blasée (Lola Glaudini) qui en a vu d’autres.
Alternant les scènes de danse, où tout le monde saute comme des petits pois, et les grosses introspections psychologiques, le film arrive miraculeusement à étirer l’histoire jusqu’aux petites heures du matin. Le seul fait plutôt bien rendu est l’esprit de communauté artificiel qui réunit les consommateurs d’ecstasy et qui les fait déborder d’amour les uns pour les autres. Et puis il y a la musique, dont l’omniprésence est, pour une fois, justifiée et fort louable, pour insuffler un peu de vie à ce ramassis de lieux communs. Les D.J. défilent à vive allure et se donnent l’air d’être les ambassadeurs des tendances du techno (ambient, house, acid-jazz, drum and bass). ref, le Groove de Greg Harrison nous incite plutôt à économiser sur un billet de cinéma pour se payer un billet de rave.
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