Bossa nova : Pas beau ça
Cinéma

Bossa nova : Pas beau ça

Mary Ann (Amy Irving), veuve quadragénaire, enseigne l’anglais à Rio de Janeiro; Pedro Paulo (Antonio Fagundes) est un quinquagénaire rebondi, avocat de son état. Il croise la belle Américaine dans l’ascenseur et Cupidon fera le reste.

Mary Ann (Amy Irving), veuve quadragénaire, enseigne l’anglais à Rio de Janeiro; Pedro Paulo (Antonio Fagundes) est un quinquagénaire rebondi, avocat de son état. Il croise la belle Américaine dans l’ascenseur et Cupidon fera le reste. Une histoire de Danielle Steele serait plus trépidante. Heureusement que cela se passe à Rio… Bruno Barreto avait mollement mis en scène Dona Flor et ses deux maris, de Jorge Amado, et s’était plutôt bien débrouillé avec 4 Jours en septembre. Que signifie donc cette bluette insipide?

L’exotisme est tendance. On ne se gêne plus pour porter des chemises hawaïennes et triper sur Fun in Acapulco avec Elvis. Penelope Cruz et Almodovar donnent envie de filer en Espagne et les Latinos font swinguer l’Amérique. Même la fille de Joao Gilberto s’y met… Barreto, pas bête, se faufile dans les rangs, avec Bossa nova. Le titre explique tout: ce film n’est qu’une carte postale animée de Rio, le Rio légendaire des années 60. Le générique offre un résumé comme on n’en avait pas vu depuis longtemps: la baie Botafogo, la plage d’Ipanema, le Copacabana Palace Hotel, le pain de sucre, le foot, les immeubles Art déco. Ose-t-on, de nos jours, commencer sérieusement un film avec des plans de la tour Eiffel, des peintres de Montmartre et de la baguette sous le bras?

Bossa nova présente plusieurs chassés-croisés amoureux qui vont, au fur et à mesure du film, s’imbriquer de plus en plus (on ne provoque plus le hasard des rencontres quand on envoie tous les protagonistes à l’hôpital ou à l’aéroport: on frise le ridicule). Le réalisateur veut créer la mosaïque pétulante et bigarrée que l’on retrouve dans les films d’Almodovar. Sauf qu’il n’y a aucun souffle, un manque flagrant de talent dans la mise en scène et l’écriture. Il est tout de même étonnant de voir des comédiens qui ont l’air plus perdus que le spectateur!
Tout à fait le genre de films qui servent à mousser une bande-son – et encore là… La bossa-nova, même si ça se prend bien avec une caipirhina, ça ne révolutionne plus grand-chose.

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