FCMM : Coup de foudre
: Yeeesss!… C’est à peu près le sentiment que l’on ressent en sortant de la conférence de presse du 29e Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias (FCMM), qui se déroulera du 12 au 22 octobre.
Yeeesss!… C’est à peu près le sentiment que l’on ressent en sortant de la conférence de presse du 29e Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias (FCMM), qui se déroulera du 12 au 22 octobre. On s’emballe parce que le rendez-vous est de qualité, parce qu’on veut voir tous les films, parce qu’on aime toujours la présentation en images de la programmation, et les allocutions bordéliques et fougueuses de ses deux codirecteurs, Claude Chamberlan et Luc Bourdon. Est-ce possible? Un festival qui semble encore vibrer à l’intuition plutôt que fonctionner comme une institution: on est à deux doigts de trépigner…
On le sait déjà, le film d’ouverture est la Palme d’or du dernier Festival de Cannes, le si attendu Dancer in the Dark, de Lars Von Trier, tragédie musicale avec Catherine Deneuve et Björk. Et les festivités se termineront avec Possible Worlds, de Robert Lepage. Entre les deux, 200 oeuvres de 27 pays, dont 72 longs métrages, 93 courts et moyens métrages et une cinquantaine de productions nouveaux médias. Une pêche qui, sur papier, semble particulièrement riche. Palme d’or, Lion d’or, Caméra d’or… Comme il se plaît lui-même à le souligner, Chamberlan a bien fait ses courses à travers le monde. On pourra donc voir Le Cercle de Jafar Panahi (Lion d’or à Venise cette année); le troisième volet de la collaboration Amos Kollek–Anna Thomson avec Fast Food, Fast Women. The Goddess of 1967, de Clara Law, et Aïe, de Sophie Fillières; Thomas est amoureux, de Pierre-Paul Renders, des coups de coeur de Toronto, et Bread and Roses, de Ken Loach. Dans la section impensable à rater, l’Asie frappe très fort: le superbe film de Wong Kar-Wai, In The Mood for Love, et le très prometteur premier long métrage d’Edward Yang, Yi Yi (gagnant du Prix de la mise en scène à Cannes).
Le FCMM présente aussi, en première mondiale s’il vous plaît, le dernier film de Spike Lee, Bamboozled, une autre brique dans les relations inter raciales et une satire salée sur l’industrie télévisuelle. On verra également Code inconnu, le dernier film de Michael Haneke (Funny Games), avec Juliette Binoche. Après Combat d’amour en songe, Raoul Ruiz propose La Comédie de l’innocence, avec Isabelle Huppert et Charles Berling; et avant Romance, Catherine Breillat avait tourné Une vraie jeune fille, qu’elle propose aujourd’hui. Annoncé pour l’année dernière, le phénomène Pola X débarque, enfin: Pierre ou les ambiguïtés, de Léos Carax, ou la version Director’s Cut de Pola X, avec Catherine Deneuve et Guillaume Depardieu. À voir.
Une des forces du FCMM, c’est d’être encore assez souple pour ôter ou ajouter des volets à loisir: le numérique a le vent dans les voiles, et Philippe Gajan, critique de cinéma, a introduit un Spécial numérique dans la programmation. Outre les films de Lars Von Trier, Spike Lee ou Errol Morris, la section regroupe des oeuvres très diverses: Claude Miller propose un film télé (Arte), La Chambre des magiciennes, avec Anne Brochet, Mathilde Seigner et Yves Jacques. On peut voir aussi le dernier film du réalisateur de Sunday, Jonathan Nossiter, Signs and Wonders; un film d’Arturo Ripstein (C’est la vie), La Moitié gauche du frigo de Philippe Falardeau, qui a été remarqué au dernier Festival de Toronto (Prix de la meilleure découverte). Toujours sur les chemins de traverse, Peter Greenaway propose Rosa – The Death of a Composer et Agnès Varda invite à l’errance avec Les Glaneurs et la Glaneuse. Pour comprendre ces futurs proches de la technologie, il faut s’asseoir et causer. Le FCMM présente donc un forum de discussion avec 25 conférenciers pour penser l’avenir, dont Jacques Fausten (producteur de la collection Petites Caméras, de la chaîne Arte), Daniel Langlois (producteur de The Baroness and The Pig) et le multidisciplinaire Michel Lemieux.
Nouvelle section au FCMM, celle du documentaire, dirigée par Dimitri Eipides, cofondateur du FCMM. Dans la marmite, on pourra découvrire Angelo’s Film et The Danube Exodus de Peter Forgacs; The Pool, de Mirjam Boelsums; et Vies d’Alain Cavalier. Dans la section Hommage, on salue le travail de la Québécoise Michèle Cournoyer, à qui l’on doit le très beau film Le Chapeau; celui du vidéaste anglais David Larcher. Restons les yeux grands ouverts pour les Nouveaux médias, au Média Lounge et à la SAT (Société des arts technologiques) et pour des noms qui vont passer comme l’éclair: un moyen métrage de Jean-Luc Godard (L’Origine du XXIè siècle), Marin Karmitz (Comédie), David Mamet (Catastrophe) ou Atom Egoyan (Krapp’s Last Tape).
La prévente des billets débute ce samedi, à 10h du matin, au Complexe Ex-Centris. Faut foncer. Comprenez l’urgence: encore trop de films qui seront présentés ici risquent de rester dans les oubliettes des distributeurs…
Du 12 au 22 octobre
Compklexe Ex-Centris
www.fcmm.com