Meet the Parents : Réunion manquée
Regarder Robert De Niro, casquette en tweed vissée sur le crâne, en train de câliner un matou simili persan, et lui susurrer des mots tendres dans le pelage, ça reste un peu irréel.
Regarder Robert De Niro, casquette en tweed vissée sur le crâne, en train de câliner un matou simili persan, et lui susurrer des mots tendres dans le pelage, ça reste un peu irréel. Pincez-moi ou pincez-le: le grand Bob a-t-il vraiment changé de registre? S’il a décidé de faire dans le comique, il s’en est plutôt bien sorti en mafieux dépressif, avec Analyse This. Mais il faudrait que Tribeca, sa maison de production et coproductrice de Meet the Parents, relise les scénarii à deux fois avant de se lancer.
Car scénario et mise en scène sont les grands absents de Meet the Parents. On avait pourtant envie de rigoler ferme, et 0n avait quelques indices en ce sens: De Niro en psychologue de la CIA à la retraite, paranoïaque obsédé par la vérité, pouvait être très marrant; Ben Stiller, assez doué dans le délire, risquait aussi de faire rire, et Jay Roach, le réalisateur, a quand même les deux Austin Powers à son actif. Mais la platitude de Meet the Parents prouve que les aventures rocambolesques de l’agent très spécial sont surtout l’oeuvre de Mike Myers…
Une gentille blonde BCBG (Teri Polo) est amoureuse d’un brave garçon (Stiller). Elle décide de le présenter à papa (De Niro) et à maman (Blythe Danner, dans le rôle de la potiche compréhensive), lors du mariage de la petite soeur. Banlieue élégante, décoration chic confortable, père maniaque du détecteur de mensonge, ex-petit ami très riche et très con (Owen Wilson): le brave garçon, qui répond au doux nom de Greg Focker (répété inlassablement par tous les membres de la famille), se sent coincé, et multiplie les maladresses (entre autres, faire déborder la fosse sceptique, brûler un kiosque en bois et perdre le chat). La récente incursion des Farelly dans le vulgaire (Dumb and Dumber, There’s Something About Mary) a relancé la mode de l’humour au ras des pâquerettes, bien grossier et bien gras. Et souvent bien drôle. Mais faudrait pas croire qu’en reprenant Stiller, on gagne à tous les coups!
Chaque gag étant annoncé avec une pancarte clignotante, on a bien du mal à feindre surprise et étonnement au moment voulu, et ce, malgré le talent des deux protagonistes. Reste un échange valable (avec mimiques furibondes pour l’un, et paniquées pour l’autre) autour d’un repas, où Stiller amorce un bénédicité surnaturel et où De Niro déclame un poème débilisssime…
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