Taxi 2 : À fond la caisse
Cinéma

Taxi 2 : À fond la caisse

On se croirait revenu à la grande époque du populaire franchouillard, quand Les Charlots, Le Gendarme de Saint-Tropez et le dernier Bébel menaient la ronde. Taxi, c’est aussi énorme et vide que ça.

On se croirait revenu à la grande époque du populaire franchouillard, quand Les Charlots, Le Gendarme de Saint-Tropez et le dernier Bébel menaient la ronde. Taxi, c’est aussi énorme et vide que ça. Après l’immense succès du film générique, le producteur et scénariste Luc Besson a donné les rênes de la réalisation de Taxi 2 à son assistant sur Jeanne d’Arc, Gérard Krawczyk. Ce dernier avait pour mandat de faire aussi drôle, aussi frais et aussi payant que le premier. Il semble avoir réussi, Taxi 2 est identique; et il a attiré 10 millions de spectateurs! 10 millions…

Le ministre de la Défense japonais se rend en France pour signer le contrat du siècle, mais il se fait enlever à Marseille par une bande de yakuzas. Daniel le chauffeur de taxi (Samy Nacéri) et Émilien le flic (Frédéric Diefenthal) poursuivent les méchants jusqu’à Paris. Il y a plus de cascades, plus de pétarades; Daniel a amélioré son taxi qui a maintenant des ailerons et plein de gadgets électroniques comme un bolide de Bond. Il est toujours amoureux de Lily (Marion Cotillard), emmerdeuse revêche qui ne respire pas 5 minutes sans son Jules. Émilien a enfin son permis et il a réussi à se coller à l’impressionnante Petra (Emma Sjöberg). On retrouve aussi le commissaire (Bernard Farcy), plus délirant et raciste que jamais.

Car si, dans le premier épisode, ce dernier se moquait ouvertement des "Teutons" ou des "Boches", il se fout tout aussi visiblement des "Niaks" dans celui-ci. Ira-t-on jusqu’à parler de "Bougnoules" dans un prochain épisode? Non seulement ces insultes racistes sont nulles, mais elles ont fait leur temps, stigmates de guerres et de vagues d’immigration passées. On ne les entend plus dans la bouche des jeunes, mais elles collent tout à fait à l’esprit beauf’ et réactionnaire de ce genre de production. La caricature du militaire, du flic, du méchant Japonais, de la belle-mère, de la blonde nunuche… On nivelle tout par le bas, grattant l’humour le plus crasse, sans rien changer, sans innover dans les dialogues et dans les mentalités. Et Besson qui s’autocongratule en faisant des comparaisons avec le succès de La Grande Vadrouille. Le film de Gérard Oury est une merveille de subtilité à côté de cette bouse…

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